États-Unis veulent construire réacteur nucléaire sur la Lune d’ici 2030


Principaux renseignements

  • Les États-Unis souhaitent construire un réacteur nucléaire sur la Lune d’ici 2030 pour alimenter les bases lunaires et affirmer leur domination dans le domaine de l’exploration spatiale.
  • Ce projet ambitieux est confronté à des défis techniques en raison de l’environnement extrême de la Lune et de ses ressources limitées.
  • L’Europe joue un rôle crucial grâce à des initiatives indépendantes telles que le « Moon Energy Hub » de l’Italie et des contributions au programme Artemis de la NASA, façonnant ainsi l’avenir de l’exploration lunaire.

Poussés par des ambitions géopolitiques, les États-Unis accélèrent leur projet d’installation d’un réacteur nucléaire sur la Lune, qui devrait être achevé dès 2030. Ce projet ambitieux, qui s’inscrit dans le cadre du programme Artemis de la NASA, vise non seulement à fournir une énergie stable aux futures bases lunaires, mais aussi à affirmer une domination technologique et stratégique dans le domaine de l’exploration spatiale.

Les défis de l’ingénierie

Le réacteur, nettement plus puissant que les conceptions initiales, fournira une puissance de 100 kW, capable d’assurer la subsistance d’une petite colonie lunaire. Cependant, la construction et l’exploitation d’un réacteur nucléaire sur la Lune présentent des défis techniques sans précédent. Les réacteurs doivent résister à des fluctuations de température extrêmes, à l’absence d’atmosphère et à une capacité de refroidissement limitée dans des conditions de faible gravité.

La course à la Lune s’intensifie

Le calendrier du projet est ambitieux, mais les experts estiment qu’il est techniquement réalisable. La NASA et le ministère de l’énergie collaborent à la mise au point d’un système énergétique de surface à fission capable de produire au moins 40 kW, soit suffisamment pour alimenter de nombreux foyers pendant de longues périodes.

La course à l’établissement d’une présence sur la Lune s’intensifie, la Chine poursuivant elle aussi activement des objectifs d’exploration lunaire. Pékin prévoit de faire atterrir des humains sur la Lune d’ici 2030 et, en collaboration avec la Russie, de construire une station internationale de recherche lunaire potentiellement équipée de sa propre centrale nucléaire.

Contributions européennes

Les nations européennes jouent un rôle crucial dans l’avancement de l’exploration lunaire, non seulement en soutenant Artemis, mais aussi par le biais d’initiatives indépendantes. Le projet italien SELENE envisage un « Moon Energy Hub », une source d’énergie stable basée sur de petits réacteurs nucléaires de surface. L’agence spatiale italienne travaille également avec la NASA sur un module qui servira de refuge lunaire aux astronautes.

L’Agence spatiale européenne (ESA) travaille sur le programme Moonlight, qui vise à créer une constellation de satellites de navigation et de communication autour de la Lune afin de soutenir plus de 400 missions lunaires au cours des prochaines décennies.

Innovations technologiques

Par ailleurs, la société technologique espagnole GMV a développé le système LUPIN pour une navigation lunaire précise à l’aide de signaux satellites. Airbus collabore avec l’ESA à la conception d’un véhicule de transport. Celui-ci devrait être capable de transporter du fret vers la station spatiale internationale.

L’établissement d’une source d’énergie permanente sur la Lune marque un changement de paradigme dans l’exploration spatiale. Elle soulève des questions juridiques et de sécurité complexes, notamment en ce qui concerne l’interprétation du traité sur l’espace extra-atmosphérique et la possibilité de créer des « zones de sécurité » autour des installations, ce qui confère une nouvelle dimension à la géopolitique de l’espace.

Le rôle de l’Europe

La diversité des projets lunaires de l’Europe la positionne à la fois comme un partenaire et comme un acteur indépendant dans ce paysage en évolution. En associant l’innovation technologique à un rôle proactif dans l’élaboration des normes d’exploration lunaire, l’Europe peut contribuer de manière significative au développement responsable et durable de la présence de l’humanité au-delà de la Terre. La Lune est sur le point de passer du statut de corps céleste désolé à celui de plaque tournante de l’activité humaine, suscitant des débats éthiques et géopolitiques qui définiront l’avenir de l’exploration spatiale.

Plus