L’héroïne – la drogue la plus mortelle du monde – coûte désormais 51 milliards de dollars par an aux Etats-Unis, indique un rapport publié par des scientifiques de l’Université de l’Illinois. Les scientifiques ont constaté que l’utilisation de cette drogue aux États-Unis a atteint en 2015 son plus haut niveau en 20 ans. Se fondant sur les coûts pour la société engendrés par la consommation de drogue sous divers aspects (détention des héroïnomanes, coût de leurs délits, traitement médical de la dépendance, des infections chroniques et des autres maladies contractées par la consommation de la drogue, telles que SIDA, hépatite B et C, et tuberculose, traitement des nouveaux-nés souffrant de problèmes de santé liés à la toxicomanie de leur mère, productivité perdue au travail, décès par overdose), ils ont calculé que la consommation d’héroïne coûtait en moyenne 50 799 dollars à la société. En 2015, près de 13 000 personnes sont mortes d’overdose aux Etats-Unis, ce qui implique une hausse de 21 % par rapport à l’année précédente.« Comme on recense un million d’utilisateurs actifs de l’héroïne, le coût économique total peut être estimé à plus de 51 milliards $ », concluent les chercheurs Simon Pickers et Ruixuan Jiang, docteurs en pharmaco-économie à l’Université de l’Illinois.
Un problème bien plus coûteux sur le plan individuel que les maladies chroniques classiques
Or, le coût de l’héroïne par patient individuel est bien plus élevé que celui induit par les autres problèmes de santé chroniques. Le diabète, par exemple, coûte 11 148 dollars par patient, et 248,6 milliards de dollars à l’économie américaine en raison des 22,3 millions de malades du pays. Les maladies pulmonaires chroniques coûtent 2 567 dollars par patient et 38,5 milliards $ à l’ensemble du pays, pour 15 millions de patients.Le nombre de consommateurs d’héroïne aux États-Unis a connu un doublement au cours des treize premières années de ce siècle. « Au début de ce siècle, on comptait un utilisateur par millier d’habitants » affirme Jiang. « Il y a quatre ans, on parlait déjà de deux patients par millier de personnes. »De nombreux utilisateurs sont passés à cette drogue après être devenus dépendants d’opiacés qui leur avaient été prescrits par ordonnance comme anti-douleurs. La drogue est moins chère et plus facile à trouver que les drogues licites pour les patients qui ne parviennent plus à obtenir d’ordonnance.Les chercheurs soulignent que cette consommation ne se développe pas uniquement dans les grandes villes, mais qu’elle gagne aussi du terrain dans les régions rurales.