Vivre au delà de 125 ans ? C’est jouable, selon des chercheurs

Il n’y a peut-être pas de limite fixe à l’espérance de vie humaine. C’est une nouvelle hypothèse des biologistes de l’Université McGill au Canada et de l’Université de Copenhague au Danemark. Ils réfutent ainsi les résultats des travaux des scientifiques du Collège de médecine Albert Einstein de New York, lesquels avaient conclu que l’être humain ne pouvait pas vivre au-delà de 125 ans. Le record de longévité mondial est détenu par la Française Jeanne Calment, morte à l’âge de 122 ans en 1997. Depuis lors, personne n’est parvenu à cet âge, et l’année dernière, une équipe de chercheurs a publié une étude indiquant que nous avions franchi un plateau en matière d’extension de l’espérance de vie, et que nous ne pouvions guère espérer dépasser cette limite.Pour parvenir à cette conclusion, ils ont examiné l’âge de décès de 534 « supercentenaires » de la France, du Japon, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, entre 1968 et 2006. Ils ont constaté que l’âge des décès avait régulièrement augmenté jusqu’en 1994, mais qu’il n’avait plus progressé au cours de la dernière décennie.Ils ont spéculé que tout au long de notre vie, nous accumulons un certain nombre de mutations de notre ADN, et de nos protéines, et qu’il arrive un point où il y en a tant que cela provoque notre décès.

Un échantillon non représentatif

Mais Bryan Hughes et Siegfried Hekimi, les biologistes de l’Université McGill, critiquent vivement cette approche. Ils soulignent que l’échantillon de l’étude est bien trop faible pour que l’on puisse en tirer des conclusions définitives.Les chercheurs de l’Université de Copenhague, quant à eux, remettent en cause la chronologie de cette étude, soulignant que l’équipe a pris ses exemples à un moment où effectivement, on constatait une baisse de l’âge de décès moyen des sujets, alors que celle-ci pouvait être tout à fait fortuite. Encore une fois, compte tenu de la maigreur de l’échantillon, il est impossible d’en tirer des tendances. Ainsi, en faisant débuter la même analyse quelques années plus tard, on aboutit à une baisse de l’âge moyen de décès, ce qui est aberrant.Malgré cela, Xiao Dong, Brandon Milholland et Jan Vijg, les membres de l’équipe scientifique américaine qui a conclu à un âge limite de 125 ans, continuent de camper fermement sur leur position.