369 302 bébés sont nés en Espagne l’année dernière, montrent les données de l’Instituto Nacional de Estadística (INE), l’office statistique espagnol. Dans son étude, il indique que ce nombre implique que le pays a connu une chute de sa natalité de l’ordre de 6,1 % en un an. D’un autre côté, le nombre de décès a augmenté de 0,4 % par rapport à 2017. La population espagnole se réduit inexorablement.
Les chiffres indiquent aussi que la population espagnole s’est contractée pour le quatrième trimestre consécutif. L’Espagne a perdu 56 262 citoyens en l’espace de douze mois.
Les Asturies, la Cantabrie et les Canaries en situation critique
L’étude de l’INE, intitulée « Mouvements naturels de la population », souligne que le nombre de naissances de 2018 était le plus faible nombre de naissances en Espagne depuis 1998. De même, il signifie que le taux de natalité s’est effondré de pas moins de 40,7 % du taux de depuis 2008 (au début de la crise économique). Cette année-là, près de 520 000 petits Espagnols avaient vu le jour.
En 2018, une mère espagnole avait en moyenne 1,25 enfant. C’est le niveau le plus bas en 16 ans. En France, où le taux de natalité est également en baisse, les femmes ont encore en moyenne 1,87 enfant. Dans les Asturies, le taux de natalité est même tombé à 1,03 enfant par femme. Pire, sans les mères issues de l’immigration, il aurait été encore inférieur. La situation devient particulièrement critique également en Cantabrie et dans les îles Canaries.
La baisse cruciale du nombre de migrants
L’INE attribue la baisse du taux de natalité à deux facteurs principaux : le fait que les femmes retardent la naissance de leur premier enfant et la réduction du nombre de femmes en âge de procréer. L’âge moyen auquel les femmes espagnoles ont leur premier enfant est passé de 32,2 ans en 2018, contre 30,8 ans en 2008. En outre, le nombre de femmes ayant accouché après l’âge de 40 ans a augmenté de 63,1 % au cours de la dernière décennie. Désormais, près de 10 % des bébés naissent de femmes au moins quadragénaires.
Mais la sociologue Antia Perez de l’Université de A Coruna souligne qu’à ces facteurs démographiques s’est ajoutée une « baisse du nombre d’immigrants ».
Auparavant cette année, l’Institut espagnol de politique familiale (IPF) avait mis en garde contre ces tendances qui menacent de conduire le pays vers un suicide démographique.
Plus d’animaux domestiques que d’enfants
Enfin, une étude du Réseau espagnol pour l’identification des animaux de compagnie (REIAC) a récemment suggéré que le pays comptait désormais plus d’animaux de compagnie que d’enfants. L’année dernière, treize millions d’animaux de compagnie ont été recensés en Espagne, soit 40 % de plus qu’il y a 5 ans.
Selon l’organisation, il y a désormais plus de ménages avec un chien dans les Asturies que de familles avec un enfant de moins de 18 ans. Selon les experts, cette popularité soudaine des animaux de compagnie en Espagne est liée à l’augmentation du nombre de personnes vivant seules. Plus de deux millions de personnes vivent seules âgées d’au moins soixante-cinq vivent seules en Espagne.
Selon le rapport de l’INE, l’espérance de vie a atteint 83,2 ans au cours de l’année écoulée en Espagne.