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Tous les pays de l’UE – sauf un – s’engagent à sauver les éoliennes « made in Europe »

Tous les pays de l’UE – sauf un – s’engagent à sauver les éoliennes « made in Europe »
(Peter Boer/Bloomberg via Getty Images, Jerome Gilles/NurPhoto via Getty Images, Thierry Monasse/Getty Images)

Après de nombreux mois faits de déceptions et d’inquiétude, les fabricants européens d’éoliennes voient 2023 se terminer sous de meilleurs auspices. Les responsables politiques ont entendu leur appel : ils déploient des mesures pour sauver le secteur. 26 États membres de l’UE viennent d’approuver la « Charte européenne de l’énergie éolienne ».

Pourquoi est-ce important ?

Les éoliennes sont généralement considérées comme un des gros succès de l'histoire récente de l'industrie européenne. Mais depuis peu, les principaux fabricants se sont retrouvés dans de sales draps. La faute, notamment, à l'inflation, aux taux d'intérêt élevés, à des problèmes sur la chaîne d'approvisionnement et à une concurrence chinoise de plus en plus féroce. Il fallait sauver le soldat "Éole" européen, les premiers soins viennent d'être posés. Reste à voir si ça suffira à le remettre sur pied.

Dans l’actu : la « Charte européenne de l’énergie éolienne ».

  • Ce mardi, les ministres de l’Énergie de tous les États membres de l’UE – à l’exception de la Hongrie – ont approuvé une charte visant à protéger les fabricants européens d’éoliennes.

Comment prévoient-ils de soutenir les éoliennes « made in Europe » ?

Les détails :

  • Le document est essentiellement basé sur le paquet de mesures présenté par la Commission européenne il y a deux mois. La Banque européenne d’investissement et elle avaient déjà mis en œuvre ces éléments. Mais la principale pierre à l’édifice devait être posée par les gouvernements nationaux.
  • D’une part, les États signataires s’engagent à « assurer un pipeline suffisant, robuste et prévisible pour le déploiement de l’énergie éolienne ».
    • Cela passera par des plans climat (PNEC) cohérents, des objectifs plus ambitieux pour l’éolien.
    • Mais aussi surtout par une accélération et une simplification des procédures d’octroi de permis. Une promesse qui devrait réjouir le secteur, qui s’est longtemps plaint de la complexité des processus actuels.
  • D’autre part, les 26 pays promettent de modifier leur système d’enchères. La qualité des éoliennes sera un critère davantage pris en compte.
    • Les fabricants européens se plaignaient du fait que le critère financier primait à outrance. Car cela avantageait leurs concurrents chinois, qui disposeraient de plus de facilité pour abaisser leurs prix.
    • Désormais, au sein de l’UE, on tentera aussi de promouvoir la production d’éoliennes « de haute qualité respectant des normes élevées en matière d’environnement, d’innovation, de cybersécurité et de travail« . Ce qui est donc censé profiter au « made in Europe » – bien que tout le monde ne partage pas cet avis.
  • La charte prévoit encore d’autres mesures, allant de la surveillance de potentielles pratiques commerciales déloyales sur le marché international (et d’éventuelles mesures pour les contrer) à des investissements supplémentaires dans les infrastructures nécessaires (routes, ports, réseau) au développement de l’éolien.

« Un grand jour pour l’industrie européenne de l’énergie éolienne »

Les réactions :

  • La commissaire européenne à l’Énergie Kadri Simson s’est réjouie de la signature de la charte par 26 États membres. Sans pour autant tomber dans l’excès, visiblement consciente que ça ne réglait pas tout.
    • « Il s’agit d’un pacte de réassurance mutuelle, destiné à nous rendre plus forts, plus efficaces et, à terme, à mettre en place les meilleures conditions possibles pour l’industrie éolienne européenne », a-t-elle déclaré. « Je crois que ce n’est que le début. « Nous pouvons – et devons – aller plus loin dans cette charte et discuter avec les partenaires sociaux de la manière dont ces engagements peuvent fonctionner au mieux pour notre économie et notre société. »
  • WindEurope, le principal lobby de l’industrie éolienne européenne, s’est montré très satisfait de la signature de la charte.
    • « Aujourd’hui est un grand jour pour l’industrie européenne de l’énergie éolienne », a souligné son patron, Giles Dickson. « Les actions en matière d’autorisations, de financement et d’enchères contribueront à stimuler l’expansion de l’énergie éolienne et à renforcer l’industrie éolienne européenne. C’est bon pour l’emploi, la croissance et la sécurité énergétique de l’Europe. Et cela montre que l’Europe dans son ensemble comprend le besoin urgent de renforcer son industrie éolienne. »
  • Notons que WindEurope s’était déjà montré très enthousiaste vis-à-vis du paquet de mesures annoncé par la Commission en octobre. Alors que du côté des développeurs de parcs éoliens, on ne semblait pas si sûr que cela changerait la donne.
    • Patrick Pouyanné, patron de TotalEnergies, avait ainsi rappelé que les développeurs continueraient quand même de chercher « à développer au moindre coût ». Surtout tant qu’ils n’étaient pas réellement contraints d’acheter du « made in Europe ». Il a donc indiqué qu’il prévoyait toujours « de plus en plus de parcs éoliens chinois [arriver] dans le monde entier, y compris en Europe ».
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