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Éolien offshore : seuls deux pays en passe d’atteindre leur objectif, la Belgique mauvaise élève, selon un rapport

Éolien offshore : seuls deux pays en passe d’atteindre leur objectif, la Belgique mauvaise élève, selon un rapport
JAMES ARTHUR GEKIERE/BELGA MAG/AFP via Getty Images

Selon un rapport du cabinet de conseil en développement durable ERM, seuls deux pays sont sur la bonne voie pour atteindre l’objectif qu’ils se sont fixé en matière de développement de l’éolien offshore. La Belgique est pointée parmi les élèves les plus en retard.

Dans l’actu : un rapport sur le gouffre entre les objectifs et la réalité en matière d’éolien offshore.

  • Si les objectifs édictés par les pouvoirs publics sont l’un des éléments clés pour pousser l’industrie vers l’avant, le plus important est de les accomplir. Or, le rapport COP28 Global Offshore Wind Update d’ERM montre qu’on en est loin.

Zoom arrière : un objectif global totalement manqué.

  • ERM s’est focalisé sur les 19 pays qui ont établi des objectifs précis et chiffrés en matière d’éolien offshore pour 2030.
    • La plupart d’entre eux figurent parmi ceux dotés des plus grandes capacités à l’heure actuelle. Il manque toutefois le n°1 mondial dans l’équation : la Chine.
  • Si toutes ces nations réalisent leurs ambitions, elles ajouteront 255 GW de capacités supplémentaires d’ici la fin de la décennie. Mais a priori, elles en seront loin.
  • Selon les estimations d’ERM, seuls 165 de ces 255 GW devraient être opérationnels à temps.
  • C’est plus qu’inquiétant. Car selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 degré nécessite d’atteindre 494 GW d’ici 2030. Ce qui revient à plus que septupler la capacité mondiale atteinte fin 2022 (64 GW).
    • Même en comptant sur les très rapides progrès de la Chine, le monde en sera loin : 250 GW, selon le rapport.

Les objectifs de l’éolien offshore pour 2030 en péril quasiment partout

Zoom avant : deux pays dans les clous.

  • D’après les prédictions d’ERM, sur les 19 pays analysés, seuls 2 sont actuellement sur la voie de réaliser leur objectif : la Pologne et l’Irlande.
    • La Pologne pourrait atteindre 6,2 GW de capacités éoliennes offshore d’ici 2030. Alors qu’elle vise 5,9 GW.
    • L’Irlande devrait tout juste dépasser les 5 GW qu’elle ambitionne.
    • Actuellement, ces deux pays sont des nains. C’est le néant en Pologne, tandis que l’Irlande ne dispose que d’un seul parc opérationnel. Si leur bonne trajectoire est à louer, ce qu’ils apporteront ne sera que quelques gouttes d’eau dans l’océan.
  • Les 17 autres pays devraient donc faillir à leur objectif. Mais pour certains, l’échec pourrait être beaucoup plus cuisant que d’autres. C’est notamment le cas de la Belgique.
    • Aujourd’hui, avec une capacité de 2,26 GW en mer du Nord, notre pays est sixième au classement mondial. Mais il pourrait chuter dans les prochaines années, selon les projections d’ERM.
    • Alors que la Belgique ambitionne de faire passer ses capacités à 5,8 GW d’ici 2030, ERM estime qu’elle n’en disposera que de… 2,8. Elle sera alors éjectée bien loin du top 10.
    • Visiblement, le cabinet de conseil ne croit pas au parc éolien Princesse Elisabeth, dont les 3,5 GW sont pourtant promis pour 2030.
  • Maigre consolation : certains pourraient faire encore pire. Six pays seraient en passe de ne même pas atteindre 10% de leur objectif.
    • Mention spéciale à la Norvège. Elle vise 11,25 GW pour 2030, mais elle devrait n’en avoir que… 0,1.
Les prédictions d'ERM pour 2030. (ERM)
Les prédictions d’ERM pour 2030. (ERM)

Inflation et chaîne d’approvisionnement

Les explications :

  • ERM note que le secteur de l’éolien offshore s’est battu contre de forts vents contraires ces derniers temps. De gros problèmes sur la chaîne d’approvisionnement, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont freiné pas mal de projets.
  • « Aucun organisme ne peut résoudre ce problème seul et l’accélération du déploiement de l’éolien offshore nécessite la participation de multiples parties prenantes parmi les décideurs politiques, les développeurs, la chaîne d’approvisionnement et l’industrie, ce qui rend les discussions et les résultats de la COP28 essentiels pour permettre à l’industrie éolienne offshore de jouer son rôle. dans la lutte contre le changement climatique », commente Breanne Gellatly, d’ERM.
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