Principaux renseignements
- Les entreprises chinoises considèrent le fonds d’investissement allemand de 500 milliards d’euros comme une opportunité potentielle, mais elles sont confrontées à des défis tels que les coûts élevés de la main-d’œuvre et les complexités réglementaires.
- Près de la moitié des entreprises chinoises interrogées se sentent désavantagées dans l’accès au financement par rapport à leurs homologues européens.
- Malgré ces obstacles, les entreprises chinoises considèrent l’Allemagne comme leur principale destination d’investissement en Europe.
L’énorme fonds d’investissement allemand dédié aux infrastructures suscite l’intérêt des entreprises chinoises. Une enquête menée par la Chambre de commerce chinoise en Allemagne (CHKD) et KPMG révèle que 40 pour cent des entreprises chinoises actives en Allemagne espèrent tirer profit du fonds de 500 milliards d’euros destiné à moderniser les infrastructures du pays. Les investissements réels restent toutefois limités.
Bien que 15 pour cent souhaitent coopérer avec des partenaires allemands et 10 pour cent envisagent de participer à des appels d’offres publics, les activités d’investissement réelles en sont encore à leurs débuts.
Expérience de la Chine
Chen Longjian, président exécutif de la Chambre de commerce chinoise en Allemagne, a souligné la vaste expérience de la Chine dans la gestion de projets d’infrastructure complexes et son souhait de mettre cette expertise au service de partenariats avec l’Allemagne. Il a indiqué que des conditions équitables et transparentes ouvriraient la voie à des projets de grande qualité générant une valeur durable pour les deux parties.
Complexité
Malgré les possibilités offertes par le fonds d’investissement, certains défis entravent l’engagement de la Chine. L’enquête a révélé que 73 pour cent des 100 entreprises chinoises interrogées citaient le coût élevé de la main-d’œuvre et la rigueur de la législation du travail comme principaux obstacles à la réussite de leurs activités en Allemagne.
La complexité de la réglementation constituait un défi majeur pour 53 pour cent des répondants, tandis que 27 pour cent critiquaient les obstacles bureaucratiques. Près de la moitié des personnes interrogées se sentaient désavantagées en matière d’accès au financement par rapport à leurs homologues de l’Union européenne, et seulement 5 pour cent estimaient être sur un pied d’égalité avec les entreprises de l’UE.
L’Allemagne, principale destination des investissements
Malgré cela, les entreprises chinoises déjà implantées en Allemagne continuent de faire de ce pays leur principale destination d’investissement en Europe. Bien que la Hongrie gagne en importance, 41 pour cent des entreprises chinoises ont l’intention d’investir sur le marché européen, dont 21 pour cent se concentrent spécifiquement sur l’Allemagne. La Hongrie suit avec 18 pour cent et la Pologne avec 12 pour cent.
Les perspectives en matière de revenus et d’emploi sont positives. 43 pour cent des entreprises chinoises implantées en Allemagne s’attendent à une augmentation de leurs revenus l’année prochaine, dont 22 pour cent prévoient une croissance supérieure à 20 pour cent. En outre, 41 pour cent prévoient d’augmenter leurs effectifs, tandis que seulement 18 pour cent envisagent de supprimer des emplois.
Collaboration stratégique
Les plans d’investissement suggèrent également une volonté de s’engager davantage sur le marché allemand. Près d’un tiers des personnes interrogées ont l’intention d’augmenter leurs investissements, 19 pour cent d’entre elles prévoyant une hausse de 20 pour cent par rapport aux niveaux précédents. La majorité (60 pour cent) vise à maintenir les niveaux d’investissement actuels, tandis que 10 pour cent seulement prévoient des désinvestissements.
Andreas Glunz, responsable de l’industrie chez KPMG, a souligné la nécessité d’une collaboration stratégique avec les entreprises chinoises. Il a plaidé en faveur d’une politique industrielle axée sur les intérêts et de partenariats ciblés avec les entreprises, facteurs essentiels pour garantir la compétitivité de l’Allemagne et renforcer sa capacité d’adaptation sur la scène mondiale. (jv)
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