Les entreprises de Wall Street reconsidèrent leurs stratégies controversées à l’égard de la Chine en raison des tensions géopolitiques croissantes


Principaux renseignements

  • Les entreprises financières américaines envisagent de réduire leurs activités, de se restructurer ou de suspendre leurs projets d’expansion en Chine en raison de l’aggravation des tensions géopolitiques.
  • L’augmentation des droits de douane et des restrictions sur les capitaux pourrait dissuader les entreprises de Wall Street d’accroître leur présence en Chine, ce qui entraînerait un retrait ou un report des investissements.
  • Certains experts du secteur suggèrent que l’administration Trump adoptera une position plus conflictuelle à l’égard de la Chine, ce qui entraînera une escalade des risques réglementaires pour les institutions financières américaines opérant dans le pays.

Le résultat des élections américaines a suscité des inquiétudes quant aux stratégies de Wall Street en Chine. Les entreprises financières envisagent de réduire leurs activités, de restructurer leurs unités locales ou de suspendre leurs projets d’expansion dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, anticipées sous une seconde présidence Trump.

Avant la pandémie, le marché chinois offrait d’importantes opportunités de croissance aux banques d’investissement et aux gestionnaires d’actifs américains en raison de la forte croissance économique du pays. Toutefois, ces dernières années ont été marquées par une baisse des performances économiques en Chine, associée à des changements réglementaires qui ont eu un impact sur les flux de revenus des institutions financières américaines opérant dans ce pays. Cela rapporte Reuters.

Risques réglementaires accrus

La réélection de Trump a intensifié ces inquiétudes en raison des politiques qu’il a proposées, notamment des droits de douane supérieurs à 60 pour cent sur les importations chinoises et la révocation du statut commercial de nation la plus favorisée de la Chine. Les analystes s’inquiètent également des restrictions potentielles sur les entrées de capitaux en Chine et du renforcement des réglementations pour les entreprises financières américaines qui collaborent avec certaines entreprises chinoises.

Les experts du secteur suggèrent que l’administration de Trump est susceptible d’adopter une position plus conflictuelle à l’égard de la Chine, escaladant les risques réglementaires pour les institutions financières américaines opérant dans le pays. L’augmentation des droits de douane et des restrictions sur les capitaux pourrait dissuader les entreprises de Wall Street d’étendre leur présence en Chine, car elles sont confrontées à une surveillance accrue et à des défis potentiels en matière de conformité.

Les stratégies chinoises à l’étude

En conséquence, certaines entreprises pourraient reconsidérer leurs stratégies en Chine pour atténuer ces risques, ce qui pourrait conduire à un retrait ou à un report des investissements.

Un cadre supérieur de l’entité chinoise sous licence d’une société financière américaine a révélé que son entreprise avait tenu plusieurs réunions de gestion des risques en prévision du résultat de l’élection. Le retour de Trump à la Maison Blanche a incité l’entreprise à se concentrer sur la transformation de ses activités chinoises en une unité autonome, en donnant la priorité à l’indépendance opérationnelle.

Plusieurs entreprises de Wall Street ont déjà réduit leurs activités en Chine en raison de la morosité de l’économie et de la surveillance réglementaire accrue des activités de transaction et de collecte de fonds des entreprises au cours des dernières années. Alors que les chiffres de revenus restent inférieurs à leur pic de 2020, ils montrent quelques signes de reprise par rapport à l’année précédente.

Répercussions sur l’ensemble du secteur

Les tensions géopolitiques, même pendant la présidence de Joe Biden, ont incité certaines entreprises à repenser leurs stratégies pour la Chine. Van Eck a abandonné ses projets de bureau chinois en 2023 en raison des tensions sino-américaines, tandis que Vanguard a abandonné ses opérations de coentreprise en Chine la même année.

Le secteur juridique reflète également cette tendance, avec plus de dix cabinets d’avocats américains qui ont fermé tout ou partie de leurs bureaux en Chine depuis l’année dernière. Mayer Brown a annoncé son intention de se séparer de ses activités à Hong Kong cette année, après la décision de Dentons de se séparer de ses équipes en Chine continentale l’année dernière.

Alors que l’incertitude entoure la trajectoire future des relations entre les États-Unis et la Chine sous Trump, certains dirigeants restent optimistes quant aux opportunités potentielles découlant des efforts de Pékin pour accorder aux entreprises étrangères un accès accru aux marchés financiers en Chine. Ils soulignent l’importance d’une gestion prudente des risques tout en continuant à s’engager sur le marché chinois.

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