Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements mondiaux dans l’énergie propre seront cette année pour la première fois deux fois plus élevés que ceux dans les combustibles fossiles.

Dans l’actualité : L’AIE prévoit que 2 000 milliards de dollars seront investis cette année dans les énergies renouvelables et à faible teneur en carbone.

• Ce montant a presque doublé au cours des cinq dernières années. Les investissements se concentrent sur diverses sources d’énergie telles que les panneaux solaires, les éoliennes, les véhicules électriques, mais aussi les centrales nucléaires.
• Les panneaux solaires attirent le plus d’investissements, avec une prévision de 500 milliards de dollars cette année. Cela représente plus que les investissements combinés dans d’autres sources d’électricité telles que le nucléaire, le gaz, l’hydroélectricité et l’éolien.
• Le prix des panneaux solaires a chuté de 30 % au cours des deux dernières années, augmentant ainsi leur attractivité. L’expert en énergie Thijs Van de Graaf explique à VRT NWS : « En 10 ans, le prix a même baissé de plus de 70 %. L’énergie éolienne connaît également une forte baisse des coûts, mais pas aussi spectaculaire que celle de l’énergie solaire. »

Remarque : Les investissements dans les combustibles fossiles restent élevés

• Malgré le passage à l’énergie propre, plus de 1 000 milliards de dollars seront encore investis cette année dans les combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon.
• Ce montant est certes inférieur à celui de 2019, mais montre que les combustibles fossiles jouent toujours un rôle important sur le marché mondial de l’énergie. La construction de nouvelles centrales à charbon, notamment en Chine, est particulièrement préoccupante. Depuis 2015, il n’y a jamais eu autant de nouvelles centrales à charbon.

Les objectifs climatiques sont inaccessibles

À noter : L’atteinte des objectifs climatiques reste éloignée, mais la situation s’améliore.

• Le directeur de l’AIE, Fatih Birol, exprime cette évolution positive ainsi : pour chaque dollar investi dans les combustibles fossiles, presque le double est investi dans les sources d’énergie renouvelable. Pourtant, cela ne suffit pas pour atteindre les objectifs climatiques, selon lui.
• Pour devenir neutre en carbone d’ici 2050, les investissements dans les énergies renouvelables doivent augmenter de 500 milliards de dollars par an pendant six ans. Et les investissements dans les combustibles fossiles doivent diminuer de plus de 50 % d’ici 2030, comme le précise le rapport de l’AIE.
• Van de Graaf juge peu probable que ces objectifs soient atteints : « Depuis la pandémie, il y a eu un grand changement quant à ceux qui font ces investissements. Ce sont maintenant principalement les compagnies pétrolières nationales du Moyen-Orient qui les réalisent. L’économie de ces pays, comme l’Arabie Saoudite, le Koweït et le Qatar, repose sur les revenus d’exportation de pétrole et de gaz. Ils veulent maintenir ce modèle aussi longtemps que possible. »
• Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : les énergies renouvelables deviennent moins chères et cela entraînera une baisse des coûts énergétiques dans le monde entier. C’est ce qu’indique un autre rapport de l’AIE. Actuellement, le prix de l’énergie est souvent exprimé en dollars par baril de pétrole. L’AIE espère que cela passera bientôt à des centimes par kilowattheure.