Le patron d’Amazon, Jeff Bezos, est en Inde depuis quelques jours, une visite qui provoque les manifestations de petits commerçants locaux mécontents.
Si Jeff Bezos est officiellement en Inde pour ‘rencontrer des représentants du monde des affaires à New Delhi’, sa visite fait plutôt du bruit pour d’autres raisons. Des commerçants indiens ont décidé de l’accueillir avec des manifestations, dans un pays où Amazon est visé par une enquête antitrust, comme le rapporte BFM TV.
L’entreprise de Jeff Bezos y est accusée de tuer le commerce local, une attaque d’autant plus accablante quand on connait le protectionnisme indien. La vente en ligne y est strictement encadrée pour les sociétés à capitaux étrangers afin de protéger les emplois locaux qui se comptent par millions, mais aussi de favoriser l’apparition de géants autochtones.
Tuer des commerces locaux
Sauf que le commerce en ligne en Inde est actuellement dominé par… Amazon et Flipkart, soit deux entreprises étrangères, et toutes deux visées par une enquête de l’autorité de la concurrence indienne depuis lundi. Un bien mauvais timing.
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Les deux géants de l’e-commerce sont ainsi accusés d’avoir favoriser des ‘vendeurs préférés’ sur leur site en ‘consacrant des milliards de dollars à des réductions’ et de tuer ce faisant des commerces indiens. Pour faire preuve de bonne volonté, Amazon a affirmé qu’il coopérerait, ‘convaincu’ que ses pratiques sont bien légales.
70 millions de commerces
Si Jeff Bezos semble bien serein alors qu’il présente ses respects à Gandhi, ses déclarations sont loin d’apaiser la Confederation of All India Traders, qui a appelé à une forte mobilisation dans tout le pays. Ce mercredi, pas moins de 300 villes devaient ainsi être touchées, cette organisation représentant 70 millions de petits commerces. Autant dire qu’il y aura du monde pour ‘accueillir’ l’homme le plus riche de la planète…
L’Inde pourra toujours espérer que son ressortissant le plus fortuné, Mukesh Ambani, puisse contrer cette domination étrangère avec son nouveau portail qui, lui, ne sera pas soumis aux mêmes restrictions qu’Amazon et Flipkart. C’est ce qu’on appelle combattre l’argent… par l’argent.
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