En Chine, la pêche aux drones espions peut rapporter gros

En 2019, sept drones sous-marins espions ont été pris dans les filets de pêcheurs chinois. Les autorités récompensent les auteurs de ces pêches miraculeuses en leur offrant l’équivalent de 65.000 euros.

L’année dernière, onze pêcheurs et pêcheuses de Chine orientale se sont vus offrir une récompense de 500.000 yuans (65.000 euros), dix-sept fois le revenu annuel moyen, pour avoir capturé un total de sept drones. En 2018, ce n’était pas moins de dix-huit chanceux qui avaient touché le jackpot pour avoir pris neuf appareils, nous apprend la lecture d’un article du la BBC, relayé par Slate.

La province du Jiangsu est le haut lieu de cette pêche 2.0. Ses plus de 1.000 kilomètres de côtes font face au Japon et la Corée du Sud, Taïwan n’est qu’à 800 kilomètres et les forces navales américaines sont très présentes dans la région… Un environnement idéal pour la pêche au drone espion.

UUV

Les autorités chinoises n’ont pas donné beaucoup plus de détails si ce n’est que les appareils avaient été ‘fabriqués dans d’autres pays’.

Interrogé par la BBC, l’expert et consultant, Alexander Neill, estime que les drones régulièrement pêchés par les Chinois ont de grandes chances d’appartenir à la marine américaine, aux Forces japonaise d’autodéfense ou à Taïwan. Ces drones sous-marins, ou UUV (unmanned undersea vehicles), peuvent mener diverses missions d’espionnage: détection de sous-marins, surveillance d’infrastructures sous-marines, etc.

Les appareils repêchés semblent être de taille plutôt réduite, ce qui signifie qu’il s’agirait de ‘planeurs’, des UUV capables d’opérer pendant plusieurs mois et dont le prix est assez faible, de l’ordre de quelques dizaines de milliers de dollars, ce qui en fait des appareils dont la perte est acceptable.

Milice chinoise

Cependant, selon l’article de la BBC, les chanceux pêcheurs ne seraient pas aussi innocents qu’ils en ont l’air. Ils feraient en fait partie de la Milice Maritime Chinoise, une force civile de réserve. ‘Une partie très importante de la flotte de pêche chinoise est cooptée dans la milice’, affirme Alexander Neill.

Pour lui, les bateaux de ces pêcheurs sont révélateurs. Leurs embarcations sont ‘déguisées en bateaux de pêche, elles font en fait une surveillance navale et maritime contre les rivaux de la Chine’, estime-t-il. ‘Sur le papier, ils ressemblent à des chalutiers modernes et sophistiqués, mais en réalité, ce sont essentiellement des navires de type militaire, doté d’une coque en acier et non en bois, et dont le tonnage est en augmentation’.

Cela expliquerait, en partie, pourquoi les pêcheurs chinois sont si habiles dans la pêche aux drones…

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