Embellie grecque ? Un contribuable grec sur 3 doit de l’argent à l’Etat

Cet été, 600 000 contribuables grecs ont rejoint la liste de ceux qui doivent de l’argent à l’État. C’est ce qui ressort d’un rapport émis par le bureau parlementaire du budget (PBO). 

Au total, plus de 4,3 millions de personnes étaient inscrites sur cette liste pour la période du 3e trimestre 2018, soit exactement 584 979 de plus qu’au cours du trimestre précédent. Cela signifie que près d’un contribuable grec sur 3 doit de l’argent à l’État.

Le reflet de la dégradation de l’économie grecque

« C’est le reflet de la dégradation de la situation des contribuables individuels, comme des entreprises », a commenté Nikolina Kosteletou, membre du conseil d’administration de l’Autorité indépendante pour le revenu public, au journal chinois Xinhua.

Selon le PBO, cette forte hausse s’explique par l’incapacité de certains contribuables à s’acquitter des acomptes d’impôt dont ils étaient redevables, et qui tombaient à échéance au cours de cette période. Le rapport souligne toutefois qu’au cours des trimestres précédents, leur nombre avait eu tendance à baisser. Ainsi, depuis la fin de l’année 2017, on recense 312 812 contribuables de plus qui doivent à l’État une somme d’au maximum 500 €. « C’est un signe que l’économie privée ne va pas bien, sinon ces gens auraient payé leur dû, comme ils l’avaient fait au cours des périodes précédentes », ajoute Madame Kosteletou.

Un taux d’imposition qui peut atteindre 70 %

Le taux d’imposition grec est l’un des plus élevés de l’Union européenne, et atteint 70 % pour les Grecs qui gagnent au moins 40 000 € bruts. Cependant, le seuil d’imposition dépasse le revenu médian du secteur public du pays, ce qui signifie qu’un grand nombre de Grecs en sont exonérés. Les  recettes fiscales ne reposent donc que sur un groupe de contribuables restreint. 

En conséquence, les contribuables grecs devaient 103,09 milliard d’euros au Trésor grec à la fin du mois de septembre, soit 4,72 milliards d’euros de plus que l’année précédente. Ce montant représente plus de la moitié du PIB que la Grecque devrait générer cette année (184,7 milliards d’euros). En outre, cette somme intègre des dettes d’entreprises qui ont cessé leurs activités depuis des années. Il est donc improbable que le fisc grec recouvre cette somme un jour.

La dette publique grecque se monte à 180 % du PIB, ce qui fait de la Grèce le pays membre le plus endetté de la zone euro.

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