Depuis qu’il a racheté Twitter il y a bientôt un an, Elon Musk a déjà apporté de nombreuses modifications à la plateforme – désormais appelée X. Et la plupart d’entre elles ont été vivement critiquées. À présent, c’est l’OTAN qui s’en prend à l’une de ses décisions, qui ferait le jeu du Kremlin.
Et maintenant, Musk s’attire même les foudres de l’OTAN pour ce qu’il fait de Twitter : spasibo Elon !
Pourquoi est-ce important ?
Ce n'est pas la première fois qu'Elon Musk est critiqué pour sa politique de modération pour le moins laxiste. Il a déjà été accusé à de multiples reprises de laisser (trop) libre cours aux contenus haineux et autres fake news sur son réseau social, lui qui s'autoproclame "absolutiste de la liberté d'expression".Dans l’actu : l’OTAN se fâche sur Musk.
- Un rapport du Centre d’excellence des communications stratégiques de l’OTAN relayé par Business Insider jette encore un peu plus l’opprobre sur la stratégie adoptée par Elon Musk pour X (ex-Twitter).
- Depuis quelques mois, les étiquettes « média étatique » ont disparu de la plateforme : tout profit pour Moscou, selon l’Alliance.
Le contexte : les médias étatiques ne sont plus estampillés comme tels.
- En 2020, Twitter avait décidé d’ajouter une mention spécifique pour les comptes – généralement des médias étatiques – relayant du contenu pro-gouvernemental (car financé par lui) et de désamplifier leur visibilité.
- Des médias comme le Global Times (Chine) ou RT (Russie) avaient par exemple été affublés de l’étiquette « média affilié à un État » et avaient vu la portée de leurs publications minorée.
- BBC (Royaume-Uni) et NPR (États-Unis) y avaient par contre échappé car, malgré leur financement public (parfois partiellement), ils sont considérés comme jouissant d’une indépendance éditoriale.
- Au printemps dernier, quelques mois après son arrivée à la tête du réseau social, Musk avait décidé d’ajouter cette étiquette aux médias occidentaux, dont les deux cités ci-dessus.
- Ils l’avaient très mal pris : NPR avait même décidé de quitter la plateforme. Un choix qui est toujours effectif aujourd’hui.
- Face au tumulte, Musk avait finalement décidé retirer les étiquettes « média affilié à un État » pour tous les comptes de la plateforme, y compris les plus propagandistes. Et bien que cela n’ait pas été annoncé, la politique de désamplification de la visibilité de leurs publications semble également avoir été abandonnée.
+60% de visibilité pour les comptes pro-Kremlin
L’analyse otanienne : tout bénéf’ pour le Kremlin.
- Pour son analyse, le centre de recherche de l’OTAN a analysé la portée des tweets de onze comptes pro-Kremlin autrefois étiquetés « média/compte affilié à un État ».
- Les résultats sont sans appel : leurs publications ont été vues 60% de plus depuis la perte de leur étiquette. Pour certains comptes, comme celui de l’ambassade de Russie aux États-Unis, l’augmentation est même de 150%.
- Elon Musk a provoqué une « augmentation spectaculaire de la visibilité du Kremlin sur Twitter », conclut le Centre d’excellence des communications stratégiques de l’OTAN. « Alors que Twitter devient moins pertinent pour les Russes en Russie, il continue d’être un outil efficace pour l’État russe pour atteindre un public international et en particulier non européen ».