On vient de l’apprendre, et c’est un choix symboliquement fort : une femme sera Première ministre en France. « Il était largement temps » a déjà comenté Edith Cresson, la précédente femme cheffe de gouvernement dans l’Hexagone, en poste du 15 mai 1991 au 2 avril 1992.
Le Premier ministre Jean Castex a remis sa démission à Emmanuel Macron. « M. Jean Castex a remis ce jour la démission du Gouvernement au Président de la République, qui l’a acceptée. Il assure, avec les membres du Gouvernement, le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination du nouveau Gouvernement », indique l’Élysée dans un communiqué.
Elisabeth Borne, jusqu’ici ministre du Travail, va être nommée à sa suite. La passation de pouvoir devrait avoir lieu ce lundi avant 20 heures, signale BFM TV.
Une transfuge de la gauche
Élisabeth Borne, née le 18 avril 1961 à Paris, a commencé sa carrière politique en 1987, quand elle intègre le ministère de l’Équipement, avant de rejoindre la direction régionale de l’Équipement d’Île-de-France en 1989. Au début des années 1990, elle devient conseillère au ministère de l’Éducation nationale auprès de Lionel Jospin puis de Jack Lang. Elle rejoint ensuite en 1997 le cabinet de Lionel Jospin comme conseillère technique chargée des transports.
De 2014 à 2015, elle est directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie. Longtemps proche du Parti socialiste, elle vote pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, puis rejoint La République en marche, ce qui lui vaut le poste de Ministre chargée des Transports dans le premier gouvernement Édouard Philippe, sous la présidence d’Emmanuel Macron.
En juillet 2019, elle devient ministre de la Transition écologique et solidaire, en remplacement de François de Rugy, démissionnaire. Elle est nommée en 2020 ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion dans le gouvernement de Jean Castex. Avant, cette après-midi, d’accéder au second siège le plus important du gouvernement français après celui du président – et de remplacer le dit Jean Castex, donc.
A noter que selon les analystes de BFM TV, le choix d’Élisabeth Borne n’a rien d’une surprise : son nom était déjà cité parmi les candidats les plus probables le mois dernier, tant elle correspondait aux quelques pistes lâchées par le président Macron pour motiver son choix.
Frustration chez Mélenchon
Celle qui était encore à l’époque ministre des Transports disposait début mai de 19% d’image positive, selon le baromètre d’Elabe réalisé pour Les Échos et Radio Classique. 34% des personnes interrogées disaient en avoir une mauvaise image et 47% se déclaraient sans opinion.
Du côté de l’opposition, et en particulier à gauche où Jean-Luc Mélenchon briguait le poste de Premier ministre, on fulmine sous cap et on tente d’ironiser. « En avant pour une nouvelle saison de maltraitance sociale », a réagi au pied levé le leader de La France Insoumise.