Des sondages que l’on se passe « sous le manteau » donnent 34 % des suffrages à Marine Le Pen au premier tour, écrit Ivan Rioufol, un chroniqueur du journal français Le Figaro, dans une colonne.
Le Pen enregistrerait ainsi plus du double du pourcentage des voix (16,86 %) qui avait permis à son père Jean-Marie Le Pen d’accéder au second tour des élections présidentielles en 2002.
« La ligne Maginot des belles âmes ne pèse plus rien devant la colère française », écrit le même auteur.
Selon Rioufol, les menaces d’intellectuels de gauche et des célébrités de quitter le pays en cas de victoire de Le Pen n’ont aucune capacité à désactiver la colère des électeurs. La même chose vaut pour les médias qui agitent la peur et mettent en garde encore et encore contre “un retour aux années 1930”. Le seul argument dont ils semblent disposer contre la politicienne française apparaît être son « fascisme », estime le journaliste français.
Pourtant, “Ce n’est pas tant la femme politique qui attire les électeurs que le rejet viscéral d’un monde faux qui se contente de ses excommunications”.
Les médias français commencent clairement à prendre en compte de la victoire de Le Pen. Le Front national est « aux portes du pouvoir”, peut-on voir écrit ici ou là, ce qui était impensable jusqu’à récemment.
Selon Rioufol, le programme économique de François Fillon est la seule alternative contre Le Pen. Fillon est au centre d’une enquête judiciaire dans laquelle il est accusé d’avoir créé des emplois fictifs pour sa femme et ses enfants rémunérés avec l’argent des impôts. Marine Le Pen est également soupçonnée d’infractions similaires, en France et au Parlement européen.
En outre, le président sortant François Hollande, qui s’est donné comme dernière mission d’empêcher une victoire à Le Pen, a plusieurs fois admis qu’elle pouvait remporter les élections. Hollande fait campagne maintenant avec certains de ses ministres dans les régions où le Front national est traditionnellement fort.
Il aurait évoqué la sous-estimation des possibilités de la candidate du Front National dans la plupart des sondages au cours de conversations privées. Si elle réalise un score élevé au premier tour, ce sera un grand coup de pouce pour le second tour pour elle, juge l’actuel président français.
Rioufol minimise enfin la “victoire” des partis du centre dans les élections néerlandaises :
« Le candidat anti-Islam ne cesse de progresser, tandis que le parti majoritaire continue de perdre des voix. Le politiquement correct est partout remis en cause. Aux Français de reprendre le flambeau”.
Les sondages traditionnels donnent autant de voix à Emmanuel Macron qu’à Marine Le Pen au premier tour.