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L’économie européenne oscille entre espoir et crainte : une récession peut-elle être évitée ?

L’économie européenne oscille entre espoir et crainte : une récession peut-elle être évitée ?
Getty Images

Pour la première fois depuis six mois, la confiance des entreprises allemandes est à nouveau en hausse. C’est un coup de pouce bienvenu pour la zone euro, alors que d’autres indicateurs annoncent une récession.

Dans l’actualité : L’indice Ifo montre une lueur d’espoir pour l’économie allemande en difficulté. La mesure de la confiance des entreprises allemandes montre de manière inattendue une nette tendance à la hausse.

  • « Les entreprises sont légèrement plus satisfaites de leurs activités actuelles. En outre, les chefs d’entreprise sont moins pessimistes pour les mois à venir. L’économie allemande voit une lueur d’espoir à l’horizon », résume l’institut Ifo, créateur de l’indice.
  • Jörg Krämer, économiste en chef de la Commerzbank, tempère toutefois l’enthousiasme : « La hausse est surprenante. Il y a des signes de stabilisation. Mais le faible niveau indique toujours une contraction de l’économie allemande au second semestre. »

En revanche : il y a aussi des signes plus sombres. L’indice PMI (indice des directeurs d’achat), qui repose sur des enquêtes menées auprès des chefs d’entreprise, a affiché hier son plus mauvais score depuis les premiers mois de la crise sanitaire.

  • « Dans la zone euro, les choses vont de mal en pis« , a déclaré Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la Hamburg Commercial Bank, dans un commentaire. « Nous ne serions pas surpris de voir une légère récession dans la zone euro au second semestre de cette année, avec deux trimestres consécutifs de croissance négative ».
  • Plusieurs économistes notent que les données PMI indiquent une contraction de l’emploi en Europe. En d’autres termes, moins d’embauches et plus de restructurations. Le seul avantage de cette situation est qu’elle réduit la pression à la hausse sur les salaires, ce qui freine l’inflation globale.

Pendant ce temps : en Belgique, l’association patronale Agoria a annoncé hier un inquiétant renversement de tendance dans le secteur technologique belge.

  • Les chiffres de l’ONSS montrent que pour la première fois en trois ans, le nombre d’emplois dans l’industrie technologique a diminué : -1.551 emplois au deuxième trimestre 2023.
  • « Nous ne devons pas être aveugles : il s’agit clairement des premiers nuages noirs d’une tempête qui se dirige vers l’industrie belge et européenne », a commenté Bart Steukers, PDG d’Agoria.

Récession ou pas ?

Un peu plus de contexte : le mot « R » tant redouté a été prononcé à plusieurs reprises l’année dernière, mais au cours du premier semestre, la zone euro a réussi à éviter de justesse une récession. L’Allemagne étant en plein marasme, on attend de la France qu’elle reprenne le rôle de locomotive de l’Europe.

  • Mais là aussi, le marasme s’installe. Les chiffres PMI montrent que la baisse de la production industrielle en France et en Allemagne est très similaire. Les entreprises françaises sont encore plus agressives en matière de suppressions d’emplois.
  • Un point positif est que le secteur français des services résiste mieux, ce qui pourrait permettre à la France d’éviter la récession. Si la reprise du moteur allemand se confirme, la zone euro dans son ensemble pourra également éviter deux trimestres de contraction.

À l’ordre du jour : Demain, la Banque centrale européenne présentera sa décision sur les taux d’intérêt. Au vu des dernières données macroéconomiques, on s’attend généralement à ce que la BCE suspende ses hausses de taux et laisse donc les taux d’intérêt inchangés cette fois-ci.

(JM)

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