A l’avenir, la pénurie d’eau est l’un des principaux défis auxquels l’industrie sera confrontée. L’eau deviendra plus précieuse que le pétrole car la demande croissante des populations, des industries et de l’agriculture menace les approvisionnements, a expliqué au Financial Times Jean-Louis Chaussade, le président directeur général de Suez.
Selon Chaussade, les industries chimiques, pharmaceutiques, minières et énergétiques vont devoir développer des solutions pour faire face à cette pénurie d’eau. Jean-Louis Chaussade estime que la valeur du marché des services d’eau industrielle est de 95 milliards d’euros. Cependant, sur le long terme, la croissance de ces services devrait augmenter à un rythme annuel de 5%.
« D’ici 2035, environ 40% de la population mondiale vivra dans des zones confrontées à une pénurie d’eau. Par conséquent, sur le plan de l’approvisionnement, les entreprises sont susceptibles d’entrer en concurrence avec la population et avec le secteur agricole » ; a expliqué Chaussade.
« Les gouvernements disent aux industries que leur activité est autorisée, mais qu’elles ne peuvent pas tirer l’eau du sous-sol. Les entreprises devront donc s’appuyer sur les usines de recyclage des eaux usées ou sur les usines de dessalement d’eau de mer. «
L’eau industrielle offre à Suez une plus grande opportunité que ses activités traditionnelles car les industries de ce secteur représentent un cinquième de l’utilisation mondiale d’eau, contre 5% pour la population.
Suez a récemment acquis pour 3,4 milliards de dollars l’unité d’approvisionnement en eau de General Electric. General Electric Water aide des grandes entreprises telles qu’ExxonMobil, Pfizer et Nestlé dans leur gestion et traitement de la consommation d’eau. Environ la moitié du chiffre d’affaires des entreprises américaines est réalisé aux Etats-Unis, mais, selon Chaussade, le potentiel de croissance le plus fort se situe au sein des économies en développement, en particulier la Chine.
« Toutefois, le peuple et le gouvernement chinois n’accepteront plus que de nouvelles usines soient construites sans traitement appropriés des eaux usées », ajoute Chaussade.