La montée de la droite au Japon : que signifie le nouveau parti Sanseito ?


Principaux renseignements

  • Le parti de droite Sanseito a gagné 14 sièges en capitalisant sur le sentiment anti-immigration et le message « Le Japon d’abord ».
  • La coalition au pouvoir du Premier ministre Shigeru Ishiba a perdu sa majorité lors des élections à la chambre haute.
  • Les électeurs ont exprimé leur mécontentement face à l’augmentation du coût de la vie et aux scandales politiques, ce qui a contribué à la défaite du Parti libéral démocrate (PLD).

La coalition au pouvoir du Premier ministre Shigeru Ishiba a subi un revers majeur lors des élections de dimanche à la Chambre haute. Elle a ainsi perdu sa majorité. Le Parti libéral démocrate (PLD), le parti du Premier ministre Shigeru Ishiba, et son partenaire de coalition Komeito n’ont obtenu ensemble que 47 sièges, soit moins que les 50 nécessaires pour conserver la majorité à la Chambre haute, qui en compte 248.

Ce résultat reflète le mécontentement croissant de la population face à l’augmentation du coût de la vie, en particulier des prix du riz. Les scandales politiques qui ont terni la réputation du PLD ont également joué un rôle. Le parti de droite Sanseito, dirigé par Sohei Kamiya, a capitalisé sur le sentiment anti-immigration et le message « Le Japon d’abord », remportant 14 sièges, contre un seul auparavant.

La montée du populisme de droite au Japon

Le succès de Sanseito met en évidence un glissement vers la droite du paysage politique japonais. Les analystes attribuent cette évolution à la position relativement modérée d’Ishiba par rapport à l’ancien premier ministre Shinzo Abe, qui s’est aliéné les électeurs conservateurs. L’histoire montre que les dirigeants du PLD qui ont perdu la majorité à la Chambre haute ont souvent démissionné dans les deux mois qui ont suivi.

Malgré ce revers électoral, les marchés sont restés stables, ce qui indique que les investisseurs avaient anticipé le résultat. Ishiba fait l’objet de pressions croissantes pour démissionner. Il a toutefois promis de donner la priorité aux négociations commerciales cruciales avec les États-Unis et à la stabilité économique.

De YouTube au Parlement

L’ascension du Sanseito est particulièrement remarquable en raison de ses origines peu conventionnelles. Le chef du parti, Sohei Kamiya, ancien gérant de supermarché, a fondé le mouvement via YouTube pendant la pandémie de COVID-19. Le Sanseito a gagné du terrain en diffusant des théories du complot sur les vaccins et les élites mondiales.

La campagne « Le Japon d’abord » a répondu aux préoccupations concernant la surpopulation causée par les touristes et l’afflux de résidents étrangers. Ce faisant, le parti a joué sur les inquiétudes liées à l’évolution démographique du Japon. Le pays est traditionnellement strict en matière d’immigration, mais il tente depuis peu d’attirer les touristes et les travailleurs étrangers pour contrer le vieillissement de la population et la baisse du taux de natalité.

Le programme de Sanseito a trouvé un écho auprès des électeurs préoccupés par la stagnation des salaires, l’inflation élevée et l’augmentation du coût de la vie. Ces préoccupations sont aggravées par l’afflux d’étrangers. Le succès du parti souligne l’influence croissante du populisme de droite au Japon.

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