Principaux renseignements
- L’UE est confrontée à un ralentissement économique qui nécessite une mise en œuvre rapide des réformes.
- Les obstacles aux progrès de l’IA, notamment les coûts énergétiques élevés et les cadres réglementaires, entravent la compétitivité de l’UE.
- La lenteur des progrès dans la mise en œuvre des recommandations de Draghi a alimenté la frustration des citoyens et des entreprises face à l’incapacité de l’UE à suivre le rythme des avancées mondiales.
L’Union européenne fait face à un ralentissement économique préoccupant, tandis que Mario Draghi, ancien Premier ministre italien et ancien président de la Banque centrale européenne, souligne l’urgence des réformes. Le rapport de Draghi, établi l’année dernière à la demande de la Commission européenne, contient 383 recommandations visant à renforcer la compétitivité de l’UE face à des rivaux mondiaux tels que les États-Unis et la Chine.
Défis liés à la mise en œuvre
Bien que ces recommandations aient été adoptées en tant que cadre pour la refonte de l’économie, leur mise en œuvre a été lente en raison de différends politiques et d’obstacles bureaucratiques. Draghi a souligné la nécessité d’une action accélérée, exhortant les États membres de l’UE à agir de manière décisive et collective au lieu de fragmenter les efforts. Il a mis en garde contre le fait que l’inaction persistante entraînerait un retard par rapport aux concurrents mondiaux.
L’Union européenne est confrontée à plusieurs défis, notamment les tensions commerciales avec les États-Unis, le creusement du déficit commercial avec la Chine et le retard pris dans le développement de l’intelligence artificielle (IA). Bien que l’UE progresse dans la construction de gigafactories et l’expansion de la capacité des centres de données, sa production de grands modèles linguistiques reste nettement inférieure à celle des États-Unis et de la Chine.
Obstacles aux progrès de l’IA
Draghi a souligné la nécessité de s’attaquer aux obstacles qui entravent la montée en puissance de l’IA en Europe, notamment les cadres réglementaires pour l’utilisation des données et l’adoption des technologies de l’IA par l’industrie. Les prix élevés de l’énergie, en particulier les coûts du gaz naturel près de quatre fois plus élevés qu’aux États-Unis, constituent une contrainte supplémentaire pour le progrès technologique, la demande d’électricité pour l’IA devant augmenter de 70 pour cent en Europe d’ici à 2030.
Malgré la nécessité de résoudre les problèmes structurels, Draghi a plaidé en faveur de réformes qui attireraient les investissements privés et réduiraient la dépendance à l’égard du financement public. Il a reconnu que de telles réformes pourraient remettre en question des pratiques établies de longue date, mais il a souligné la nécessité de suivre le rythme des avancées mondiales.
Des progrès lents et une frustration croissante
Toutefois, selon le Conseil européen de l’innovation politique, seule une petite partie (11,2 pour cent) des recommandations de Draghi ont été mises en œuvre au cours de l’année écoulée. Cette lenteur coïncide avec la stagnation de l’économie européenne, qui croît huit fois moins vite que l’économie américaine au deuxième trimestre 2025.
Les fonctionnaires européens attribuent ces retards aux distractions liées à la prévention d’une guerre commerciale avec les États-Unis, à la gestion des relations avec l’Ukraine et aux relations diplomatiques complexes avec la Chine. Néanmoins, Draghi a prévenu que les citoyens et les entreprises sont de plus en plus frustrés par la lenteur du changement dans l’UE et par son incapacité à s’aligner sur le dynamisme observé ailleurs dans le monde. Il a souligné que si la population est prête à agir, les gouvernements ont de plus en plus l’impression de ne pas avoir encore pris la mesure de l’urgence de la situation. (jv)

