Donald Trump est mis en accusation par la Chambre de représentants. Un vote historique qui ouvre officiellement la voie vers un procès pour destitution.
La Chambre de représentants américaine a voté en faveur de l’impeachment du président Donald Trump. Deux chefs d’accusations ont été retenus.
Le premier concerne l’abus de pouvoir et a recueilli 230 voix favorables, 197 contre et une abstention. Le second porte sur l’entrave au travail du Congrès. 229 voix pour, 198 contre, et une abstention. Les débats qui ont accompagné le vote révèle les tensions partisanes et la division profonde qui déchire actuellement l’Amérique.
Terrain hostile
La Chambre, à majorité démocrate, reste un terrain hostile pour le républicain Trump. Il n’empêche que ce vote, qualifié par tous d’historique, ouvre la voie vers un procès pour destitution.
Seuls deux autres présidents – Andrew Johnson, en 1868, et Bill Clinton, en 1998, – ont été sous le coup d’une mise en accusation dans l’histoire américaine. En 1974, Richard Nixon avait préféré démissionner avant d’en arriver là, suite au scandale du Watergate.
À un an du prochain scrutin présidentiel, cette mise en accusation pèsera indubitablement sur les débats, polarisant encore davantage l’opinion publique.
Le Sénat reste favorable
‘Le président a confiance dans le Sénat pour rétablir l’ordre’, a réagi dans la foulée la Maison Blanche. ‘Il est prêt pour les prochaines étapes et a confiance dans le fait qu’il sera totalement disculpé’.
Il reste en effet peu probable que Donald Trump soit démis de ces fonctions. Le vote doit désormais être soumis au Sénat, à majorité républicaine. Pour que les résultats soient défavorables à Trump, il faudrait que 20 sénateurs votent contre leur propre camp. À l’heure actuelle, aucun n’a indiqué agir en ce sens.
‘Suicide politique’
Donald Trump a rapidement réagi et dénoncé une campagne de haine. ‘Pendant que nous créons des emplois et que nous nous battons pour le Michigan, la gauche radicale au Congrès est rongée par l’envie, la haine et la rage, vous voyez ce qu’il se passe’ a-t-il déclaré lors d’un meeting, peu après l’annonce.
Le président Trump a par ailleurs accusé les démocrates d’essayer, avec cette procédure, ‘d’annuler le vote de dizaines de millions d’Américains’.
Enfin, il a estimé que ses adversaires politiques venaient de commettre un ‘suicide politique’. Car voilà désormais l’objectif de Donald Trump: utiliser cette procédure pour galvaniser ses partisans et assurer sa réélection en 2020. Selon un récent sondage NBC News/Wall Street Journal, 48% des Américains sont favorables à la destitution de Donald Trump et 48% y sont opposés.
‘Il ne nous a pas laissé d’autre choix’
De son côté, la chef des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi, a qualifié la situation de ‘tragique’. ‘Mais les actes irresponsables du président rendent sa mise en accusation nécessaire. Il ne nous a pas laissé d’autre choix’, a-t-elle résumé.
Nancy Pelosi avait par ailleurs laissé entendre qu’elle pourrait ne pas transmettre les articles d’accusation à la chambre haute (Sénat), entraînant ainsi une nouvelle bataille politique. ‘C’était notre intention », a-t-elle dit en conférence de presse. ‘Mais nous verrons ce qui se passe’.