Donald Trump a suggéré que la Russie devrait être réadmise au sein des discussions du G7 et sans grande surprise, ça ne fait point l’unanimité. La tension entre les Etats-Unis et les autres membres du G7 était déjà grande avec les taxes américaines sur l’acier et l’aluminium importés, mais maintenant, ça risque de s’aggraver.
Le président américain a suggéré que la Russie devrait être réadmise au sein du G8. « Pourquoi avons-nous une réunion sans la Russie? ». « Ils devraient faire revenir la Russie, car on devrait avoir la Russie sur la table de négociation », a-t-il déclaré. « J’ai été le plus grand cauchemar de la Russie, mais elle aurait dû être invitée », a-t-il rajouté.
Ce qui rend la suggestion de Trump encore plus difficile, c’est que la politique contre la Russie était l’un des points à l’ordre du jour du sommet du G7. Ses déclarations ont causé un peu d’agitation et certainement avec ses homologues au sommet qui ont remis Trump à sa place.
Une idée incohérente
Le Canada, la France et le Royaume-Uni ont déclaré qu’ils n’approuvaient pas la suggestion du président américain.
Pour la France, l’idée de Trump est « incohérente » si on prend en compte les sanctions américaines imposées à la Russie récemment. Pour Theresa May, si le G8 est devenu le G7, c’est bien « parce que la Russie a illégalement annexé la Crimée ».
Même chose du côté de l’Allemagne: « Un retour de la Russie dans le format G7 n’est pas possible tant que nous ne verrons pas de progrès substantiels en relation avec le problème ukrainien », a déclaré Angela Merkel.
Du côté des Etats-Unis, un haut responsable de la Maison Blanche a finalement expliqué que la proposition du président américain « n’était pas prévue »… et que les diplomates américains n’en faisaient pas un sujet de discussion avec leurs homologues.
Italie
La seule nation qui a soutenu la suggestion de Trump est l’Italie. Dans un tweet, le premier ministre italien Giuseppe Conte, a soutenu le président américain. « La Russie devrait à nouveau rejoindre le G8, c’est dans l’intérêt de tous ».
Vient ensuite l’opinion russe. « La Russie est concentrée sur d’autres choses que part le G7 », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov au journal Sputnik.
Le G7, qui est habituellement un rassemblement de « personnes unanimes », est menacé cette fois de réellement finir sans consensus. Et communiqué final ou pas, le G7 mènera aujourd’hui diverses séances de travail, avant de se finir dans l’après-midi par les conférences de presse des chefs d’Etat et de gouvernement.
Le président américain quittera quelques heures avant les autres dirigeants pour se rendre à Singapour, où se déroulera le 12 juin sa rencontre avec Kim Jong Un.