Dans l’actu : record de dividendes.

• Lors du premier trimestre 2023, les 1200 entreprises à la plus grande valorisation boursière ont versé à leurs actionnaires des dividendes d’une valeur cumulée de 326,7 milliards de dollars.
• C’est ce qui ressort d’un rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson, qui précise qu’il s’agit d’un record.

Quelques chiffres supplémentaires :

• En plus de constituer un record absolu, ces 326,7 milliards de dollars de dividendes versés entre janvier et mars de cette année représentent une augmentation de 12% par rapport à la même période de l’année dernière, note Janus Henderson.
  • Dans son ensemble, l’année 2022 avait pourtant déjà consacré un record de versement de dividendes de la part des 1200 entreprises à la plus grande valorisation boursière.
• Le record établi en ce début d’année est notamment lié aux volumineux dividendes exceptionnels accordés aux actionnaires : 28,8 milliards de dollars. Soit le deuxième niveau le plus haut de tous les temps, derrière le premier trimestre 2014.

Banques, pétrole et constructeurs automobiles

Les détails : un record porté par le secteur automobile, entre autres.

• Les secteurs qui ont le plus contribué à ce record ? Les banques, les producteurs de pétrole et les constructeurs automobiles.
• Le secteur automobile a fait particulièrement fort : ses dividendes ont… décuplé en un an.
  • « Ford et Volkswagen ont représenté près d’un tiers des dividendes extraordinaires » souligne Janus Henderson.
  • « Volkswagen a fait sensation au premier trimestre, versant un dividende extraordinaire de 6,3 milliards de dollars grâce au produit de l’introduction en bourse de Porsche à la fin de l’année dernière », lit-on dans le rapport.
• C’est toutefois dans le secteur du transport maritime que l’on trouve l’entreprise qui a versé les dividendes les plus élevés. Le groupe danois Moller Maersk a régalé ses actionnaires avec 11,7 milliards de dollars lors des trois premiers mois de l’année.
  • Le groupe a réalisé un bénéfice record en 2022, bien aidé par la hausse des prix du fret de conteneurs.

Les explications : « Le meilleur moyen pour que les dirigeants conservent leur poste ».

• La dynamique de hausse des dividendes « est d’autant plus impressionnante que 2022 a été une année difficile pour l’économie mondiale avec une inflation élevée, des taux d’intérêt en hausse, des conflits et le maintien de certains confinements face au Covid-19 », a commenté Ben Lofthouse, responsable de l’équipe actions mondiale de Janus Henderson.
• Interrogé par le Financial Times, un gestionnaire de portefeuilles de Boston Partners y voit un changement de paradigme dans la façon dont les entreprises gèrent leurs bénéfices : les récompenses aux actionnaires gagnent en importance face à leur réinjection dans leurs activités.
  • « L’énergie est un excellent exemple où, pendant des années et des années, de nombreux dirigeants ont eu tendance à réinvestir de l’argent dans des projets, dont beaucoup ont produit de faibles rendements et ont finalement entraîné une mauvaise performance du cours des actions », a-t-il expliqué.
  • « Ces dirigeants ont compris que l’augmentation des dividendes et des rachats d’actions (ils ont aussi atteint un record en 2022, ndlr) est un meilleur moyen d’enrichir les actionnaires et, en fin de compte, de conserver leur emploi », a-t-il ajouté.

Nouveau record annuel en prévision, malgré le climat incertain

Et après : encore des records ?

• Dans son rapport, Janus Henderson prévoit que ces dividendes atteindront les 1640 milliards de dollars sur l’ensemble de 2023. Cela représenterait une hausse annuelle de 5,2%, et donc un nouveau record.
• Des estimations qui correspondent à celles avancées par Goldman Sachs (+5%) il y a quelques semaines. La banque d’investissement a par ailleurs indiqué que, même s’il venait à y avoir récession, les dividendes ne devraient baisser que « légèrement ».
  • Un climat économique difficile (un ralentissement est de plus en plus attendu) ne coïnciderait donc pas forcément avec une nette baisse des dividendes, les entreprises étant encore plus focalisées sur l’objectif de s’attirer les grâces des investisseurs