Au cours des dernières semaines, au moins cinq diplomates des Etats-Unis et un diplomate canadien, qui étaient affectés à Cuba, se sont plaints de problèmes d’audition. Le gouvernement canadien a reconnu jeudi qu’un diplomate avait aussi été soigné pour une perte auditive, le lendemain même après l’annonce selon laquelle une série de diplomates américains et leurs familles à La Havane avaient souffert de « problèmes de santé mystérieux », caractérisés par des symptômes anormaux et une perte auditive grave. Les incidents marquent un nouvel épisode dans les relations entre Cuba et les Etats-Unis. Sous l’administration Obama, celles-ci s’étaient détendues et en 2015, l’ambassade des États-Unis (photo) avait même été rouverte à La Havane.
Des attaques acoustiques
Après des recherches, les responsables américains soupçonnent que ces maux ont été causés par un « appareil audio » sous la forme d’une arme à ultrasons qui serait utilisée par les Cubains pour mener à bien une « attaque acoustique ».Les problèmes ont commencé à l’automne 2016 et certains d’entre eux étaient tellement graves que les victimes ont dû être rapatriées aux États-Unis. Après des mois d’enquête, les Américains sont venus à la conclusion que les diplomates avaient été attaqués avec une arme audio sophistiquée et inaudible installée à l’intérieur ou à l’extérieur de leurs maisons. Les résidences du personnel de l’ambassade appartiennent à Cuba.Selon l’Associated Press, on ne sait pas si ces appareils avaient un objectif autre que celui d’endommager l’audition des victimes. Le gouvernement américain a riposté en procédant à l’expulsion de deux diplomates cubains qui séjournaient à l’ambassade à Washington.
La Russie, une fois de plus ?
Les services secrets cubains surveillent de près les diplomates étrangers qui séjournent sur l’île, en particulier les diplomates américains, qui comptent parmi les personnes les plus espionnées du pays. Toutefois, les officiels américains qui ont suivi cette affaire ont indiqué que les enquêteurs envisageaient la possibilité que ces attaques aient été menées par un pays tiers à l’insu du gouvernement cubain. On pense surtout à la Russie.Cuba nie toute implication et dit avoir entre-temps lancé une « enquête exhaustive et de haute priorité au plus haut niveau du gouvernement cubain ».