Il y a 100.000 nouveaux cas de personnes infectées par le virus du sida en Russie chaque année. Actuellement, entre 1,2 et 1,5 million de Russes ont le sida. Pourquoi? Manque de prévention, et aussi: de nombreux Russes pensent que le sida n’existe pas et n’est qu’un mythe.
Il y a quelques semaines, un bébé de cinq mois et demi atteint du sida est décédé en Russie. Sa mère atteinte elle aussi du sida est aujourd’hui poursuivie pour ne pas avoir soigné son enfant. Elle-même ne suit aucun traitement pour se soigner car pour elle, le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est un mythe, la maladie n’existe pas. Elle a donc contaminé le virus à son bébé, qui, n’ayant reçu aucun traitement est décédé.
Invention des sociétés pharmaceutiques
Cette histoire dramatique illustre assez bien le phénomène qui se passe en Russie. Envirion 1,5 million de personnes sont infectées par le virus sida aujourd’hui en Russie. Selon Nam Aids news, deux tiers des cas de personnes atteintes par le VIH en Europe sont russes. Or, en Afrique, ce nombre de personnes est en nette baisse. En Russie, cela correspond à 100.000 personnes contaminées par an. On peut expliquer ce grand nombre de nouveaux cas par un manque d’accès aux traitements, mais pour une autre chose aussi: beaucoup de personnes en Russie pensent que cette maladie est une invention de l’Occident. Pour certains Russes, le virus n’existe as chez eux.
De nombreux groupes qui nient l’existence du sida en Russie sont actifs sur les réseaux sociaux. Ils tentent de convaincre les membres que les médicaments sont du poison ou que les docteurs sont des assassins qui sont au service des entreprises pharmaceutiques. Ils expliquent aussi comment refuser les traitements. Sur certains groupes, les négationnistes accusent ouvertement les États-Unis d’utiliser la Russie comme test pour ses vaccins VIH.
« Fake news »
Le fait que les Russes considèrent le sida comme une « fake news » provient notamment du fait que le gouvernement ne fournit pas les efforts nécessaires en termes de prévention, car il estime que la seule fidélité permet de lutter contre la maladie.
« Les gens ne reçoivent pas suffisamment d’informations et commencent à croire que quelqu’un leur cache quelque chose ». Pour les personnes hétérosexuelles par exemple, qui constituent une certaine partie des nouveaux cas en Russie, le sida menace essentiellement les homosexuels ou les toxicomanes. Donc si elles sont atteintes, elle ne veulent pas croire ou « ne comprennent pas ce qui leur arrive ».
Pas d’investissement du gouvernement
L’Organisation mondiale de la Santé et Onusida ont déjà sommé le gouvernement russe de réagir face à la propagation du virus du sida dans son pays. Mais pour l’heure, les actions en termes de prévention, sensibilisation et même traitements médicamenteux ne sont pas encore suffisamment en place. Même si il existe des centres destinés au traitement du virus dans toutes les régions, ceux-ci ne sont pas toujours efficaces. En gros, il y a un grand manque de moyens mise en oeuvre pour réduire la propagation du virus.
Le gouvernement a bien un site internet sur lequel sont présentes des informations médicales et un peu de sensibilisation, mais il n’y a pas concrètement d’organisations d’aide gouvernementales. Le sujet est encore extrêmement tabou est c’est sans doute ce qui cause aussi le nombre croissant de nouveaux cas de personnes atteintes par le sida en Russie.