Le chaos économique frappera-t-il les États-Unis dès le mois prochain ?

Selon Janet Yellen, les USA sont au bord de la banqueroute, et si une solution n’est pas trouvée au plus vite, le défaut de paiement est pour le mois prochain. Biden tente le tout pour le tout pour sauver les meubles, mais la bataille politique s’annonce rude.

Pourquoi est-ce important ?

Aux USA, la dette nationale est plafonnée depuis la Première Guerre mondiale, pour éviter l'escalade budgétaire. Mais le plafond a été relevé de nombreuses fois. Sauf que c'est devenu maintenant une bataille politique, avec le fonctionnement des institutions dans la balance.

31.400 milliards de dettes

Dans l’actualité : Janet Yellen, secrétaire d’État au Trésor américain, estime que l’absence de relèvement du plafond de la dette entraînerait une « forte récession économique » aux États-Unis.

  • Selon elle, si aucun accord politique ne se dégage pour augmenter le plafond, le pays se dirige tout droit vers une récession. Et celle-ci attendrait le pays dès l’orée du mois prochain.
  • Le plafond de la dette se chiffre à 31.400 milliards de dollars et a été atteint dès janvier, mais jusqu’ici le gouvernement américain avait su jouer les équilibristes en tronquant ses finances.
  • Yellen signale que le département du Trésor a été contraint d’avancer son estimation de la date à laquelle il « ne sera pas en mesure de continuer à satisfaire à toutes les obligations du gouvernement », et ce peut-être dès le 1er juin. Soit plus tôt que ce qu’estimaient les économistes et les milieux financiers

« Notre projection actuelle est qu’au début du mois de juin, un jour viendra où nous serons incapables de payer nos factures à moins que le Congrès ne relève le plafond de la dette, et c’est une chose que j’encourage vivement le Congrès à faire. »

Janet Yellen

L’administration Biden tente depuis plusieurs semaines de trouver une pirouette juridique qui permettra d’éviter de mettre le pays en défaut de paiement. Mais la tâche est ardue, et l’opposition de la frange dure des républicains reste intransigeante.

Une Amérique divisée

  • En 2011 et 2013, le Tea Party – groupe extrémiste très influent au sein des républicains – avait opté pour l’intransigeance au Congrès, refusant d’offrir un relevé du plafond à Obama. Ce n’est qu’in extremis qu’un compromis a pu être trouvé pour éviter la banqueroute. Un scénario qui se répète cette année.
  • C’est un nouveau symbole d’une Amérique divisée : tant pis pour le financement des institutions publiques, les plus durs des républicains sont prêts à mettre le pays en faillite pour gêner Biden.
  • Le président va appeler ce lundi les quatre principaux chefs de file du Congrès – le chef de la majorité au Sénat Chuck Schumer (New York), le chef de la minorité au Sénat Mitch McConnell (Kentucky), le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy et le chef des démocrates à la Chambre des représentants Hakeem Jeffries (New York) – pour les inviter à une réunion le 9 mai à la Maison-Blanche, selon NBC.
  • C’est peut-être une réunion de la dernière chance : « Nous devons éviter le défaut de paiement, un point c’est tout » estimait Hakeem Jeffries sur NBC.
  • Certains observateurs toutefois s’étonnent que la question ne tombe que maintenant sur la table présidentielle. Cette situation était en effet très prévisible, et pourtant ce n’est que dans la dernière ligne droite que l’administration présidentielle ne s’est lancée dans cette bataille.
  • Or, si le problème n’est pas résolu, les USA vont s’enfoncer dans le défaut de paiement, bloquant de fait le fonctionnement de toutes les institutions fédérales et de la fonction publique. Une catastrophe pour la première puissance économique mondiale, qui aurait des conséquences dans le monde entier.
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