Principaux renseignements
- Des sanctions plus sévères à l’encontre des acheteurs de pétrole russe pourraient réduire de manière significative l’offre mondiale de pétrole.
- Les sanctions doivent viser des acheteurs clés comme la Chine et l’Inde pour réduire efficacement les revenus pétroliers de la Russie.
- De nombreux pays s’opposent à de nouvelles sanctions, montrant ainsi un front uni face aux pressions occidentales.
Des sanctions plus sévères à l’encontre des acheteurs de pétrole russe pourraient perturber considérablement les flux mondiaux de brut. Cette mise en garde émane de Frédéric Lasserre, responsable de la recherche et de l’analyse chez Gunvor. La possibilité de telles sanctions est apparue après que le président américain Donald Trump a exprimé son intention d’intensifier la pression sur la Russie dans le but de mettre fin au conflit ukrainien.
Impact sur l’offre mondiale
Trump vise à cibler les revenus pétroliers de Moscou et à contraindre le président russe Vladimir Poutine à revenir à la table des négociations. Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a indiqué que des droits de douane secondaires pourraient être imposés aux nations qui achètent du pétrole russe. L’Inde est actuellement le plus gros acheteur de pétrole russe après la Chine. Lasserre estime que ces sanctions plus sévères, qui pourraient toucher à la fois la Russie et l’Iran, pourraient réduire l’offre mondiale de plus d’un million de barils par jour.
Il souligne toutefois que les sanctions visant des acheteurs tels que la Chine et l’Inde sont cruciales pour leur efficacité. Sans ces mesures, toute sanction serait largement symbolique. Trump a déjà critiqué les importations indiennes de pétrole en provenance de Russie, déclarant qu’elles contribuaient à l’effort de guerre de Moscou et imposant un droit de douane de 50 pour cent sur les importations indiennes.
L’Inde maintient cependant que ses achats de pétrole russe contribuent à stabiliser les marchés mondiaux et à prévenir les fortes hausses de prix. La ministre des finances, Nirmala Sitharaman, a récemment affirmé l’engagement de l’Inde à poursuivre ces achats en raison de leur viabilité économique.
Lasserre constate une résistance croissante parmi les nations clés à l’égard de nouvelles sanctions. Lors de récents sommets, notamment celui de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), les dirigeants de la Chine, de la Russie, de l’Inde et du Brésil ont fait savoir qu’ils n’étaient pas disposés à accepter des sanctions supplémentaires. Lors du sommet de l’OCS organisé par le président chinois Xi Jinping, plus de 20 dirigeants de pays non occidentaux, dont Poutine et le Premier ministre indien Narendra Modi, ont fait front commun contre les pressions occidentales. (uv)

