Principaux renseignements
- Des documents divulgués révèlent une coopération militaire entre la Russie et la Chine pour la fourniture d’armes d’attaque aérienne à l’Armée populaire de libération (APL) chinoise.
- L’accord prévoit le transfert de l’expertise russe en matière d’opérations aéroportées à grande échelle, ce qui permettra à la Chine d’acquérir une capacité cruciale qui lui fait actuellement défaut.
- Cet accord suscite des inquiétudes quant à une possible escalade dans la région. Il permet à la Chine de se doter rapidement de capacités aéroportées avancées.
Des documents divulgués révèlent la formation d’une alliance militaire entre la Russie et la Chine, qui pourrait avoir des conséquences alarmantes pour Taïwan.
Les documents contiennent des détails sur un accord global conclu en avril 2021. La Russie fournira à l’Armée populaire de libération (APL) chinoise des armes sophistiquées, spécialement conçues pour les attaques aériennes. Il s’agit notamment de véhicules blindés tels que le BMD-4M et le BTR-MDM « Rakushka », de canons antichars autopropulsés et de véhicules de commandement. Tous ces éléments seront adaptés pour s’intégrer parfaitement aux systèmes existants de l’armée chinoise.
Transfert d’expertise
L’accord ne se limite pas à la vente d’équipements. Il prévoit que des instructeurs russes formeront des parachutistes chinois aux tactiques spécialisées des opérations aéroportées à grande échelle. La Chine ne dispose actuellement pas de cette capacité, malgré la modernisation rapide de son armée. Les analystes du Royal United Services Institute (RUSI) considèrent ce transfert de connaissances comme l’élément le plus précieux de l’accord.
Les documents révèlent également un transfert de technologie qui permet à la Chine d’acquérir des systèmes de parachute à longue portée « Dalnolyot ». Ceux-ci permettront aux forces spéciales chinoises de s’infiltrer discrètement en territoire ennemi.
Implications pour Taïwan
Bien que Taïwan ne soit pas explicitement mentionnée, les implications sont claires. Le président chinois Xi Jinping souhaitant s’emparer de Taïwan d’ici 2027, les opérations aéroportées offrent un avantage crucial par rapport à un assaut amphibie risqué. Les experts soulignent que la Chine a étudié les débarquements alliés du jour J et s’est rendu compte qu’une composante aéroportée était essentielle à une invasion réussie.
Les documents décrivent une tactique consistant à larguer des véhicules blindés et des forces spéciales à proximité des ports et des aéroports taïwanais. Cela permettrait à la Chine de prendre pied, d’ouvrir la voie à l’arrivée de troupes supplémentaires et de s’emparer d’infrastructures stratégiques avant que les défenses taïwanaises ne puissent réagir efficacement.
Alliances changeantes
Cet accord modifie la stratégie russe en matière d’exportation militaire. La Russie souhaite ainsi financer la guerre en Ukraine et se profiler comme un important fournisseur d’armes dans un monde divisé. Pour la Chine, il offre une voie pour acquérir rapidement des capacités aéroportées avancées tout en soutenant l’effort de guerre de la Russie.
Cette collaboration suscite des inquiétudes quant au risque d’escalade dans la région. La Chine ne se contente pas d’acheter du matériel, elle acquiert aussi l’expertise nécessaire pour l’utiliser dans de nouveaux cadres tactiques et systèmes logistiques. Ce partenariat entre la Russie et la Chine signifie un approfondissement de l’alliance avec des conséquences d’une grande portée, susceptible de remodeler l’équilibre des forces dans la région indopacifique et au-delà. (fc)
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