L’assureur Allianz s’inquiète des plans économiques du président élu Donald Trump. La société financière avertit que la croissance mondiale pourrait diminuer de 30 % si Trump adopte effectivement une politique protectionniste avec des tarifs d’importation (plus élevés) pour les partenaires commerciaux internationaux des États-Unis.
Principaux renseignements
- Allianz avertit que la croissance économique mondiale pourrait diminuer de 0,8 % en raison de la politique protectionniste attendue de Trump, ce qui représente presque un tiers de la croissance.
- La Belgique ne serait pas épargnée. Avec 35 milliards d’euros d’exportations annuelles, les États-Unis figurent dans le top cinq des principaux pays importateurs pour la Belgique.
- Il y a aussi une crainte que les mesures politiques de Trump stimulent à nouveau l’inflation.
Dans l’actualité : Selon Allianz, Trump pourrait introduire une taxe d’importation de 25 % sur les produits chinois dès son entrée en fonction. Pour le reste du monde, cette taxe atteindrait 5 %.
- Il est probable que de telles mesures protectionnistes provoquent une réaction. Allianz n’exclut donc pas que Trump pourrait augmenter les droits d’importation jusqu’à 60 % pour la Chine et 10 % pour le reste du monde.
- « Si cela se produit, la croissance économique mondiale diminuera de -0,8 point de pourcentage. Cela représente presque un tiers de la croissance mondiale », déclare Allianz.
- De plus, l’inflation pourrait être relancée sous Trump, en raison des politiques de stimulation attendues telles que des réductions d’impôts, la déréglementation et des subventions.
- L’assureur-crédit a révisé ses prévisions d’inflation à 2,9 % pour 2025 et 3,4 % pour 2026, alors que les estimations précédentes tournaient autour de 2,2 %.
Trump pourrait également nuire à la Belgique
Détails : Johan Geeroms, directeur de Risk Underwriting pour le Benelux chez Allianz Trade, met en garde contre les conséquences potentielles de la politique protectionniste de Trump pour la Belgique.
- « Les entreprises belges vont en souffrir. Avec 35 milliards d’euros d’exportations annuelles, les États-Unis se classent parmi les cinq premiers marchés d’exportation de la Belgique », explique-t-il. « Une grande partie de ces exportations concerne des produits chimiques et pharmaceutiques. Le port d’Anvers est crucial pour le commerce mondial des produits chimiques. Les taxes d’importation de Trump constituent donc une menace sérieuse. »
- Geeroms ajoute que le libre-échange est déjà sous pression depuis un certain temps. « Et Trump va accentuer cette tendance. Le climat commercial international se détériorera davantage, non seulement en raison du protectionnisme, mais aussi à cause de l’augmentation de l’incertitude. Trump va-t-il arrêter le soutien à l’Ukraine ? Sera-t-il conciliant avec Poutine ? Que fera l’UE en réponse aux restrictions américaines, etc. ? Tout cela a des répercussions pour la zone euro, en particulier pour une économie ouverte comme celle de la Belgique. »
- Le monde des affaires belge sera touché de deux manières. « La hausse des tarifs affaiblira la compétitivité des entreprises qui exportent vers les États-Unis. Les chaînes d’approvisionnement pourraient également être perturbées par l’augmentation du protectionnisme et les réactions en chaîne », déclare Geeroms.
- Il mentionne, par exemple, la Chine : « Si les entreprises chinoises peuvent vendre moins de produits aux États-Unis, elles tenteront de les écouler en Europe (à des prix cassés) », dit-il. « Une mauvaise nouvelle pour les PME belges, qui sont particulièrement des fournisseurs des grandes entreprises européennes, lesquelles risquent de vendre moins sur leur propre marché. »