Principaux renseignements
- La population du Royaume-Uni devrait atteindre 72,5 millions à mi-2032 en raison de l’immigration.
- La migration nette se stabilisera à 340 000 par an à partir de 2027, contre 315 000 selon les estimations précédentes.
- Le gouvernement fait face à des pressions pour répondre aux préoccupations en matière d’immigration dans un contexte de montée en puissance des inquiétudes et des protestations du public liées à la migration.
La population du Royaume-Uni devrait atteindre 72,5 millions à mi-2032 en raison de l’immigration. Ce chiffre représente une importante révision à la hausse de plus de 100 000 personnes, ce qui met la pression sur le premier ministre Keir Starmer pour qu’il réponde aux préoccupations en matière d’immigration.
L’Office for National Statistics (ONS) prévoit une croissance de la population de 4,9 millions au cours de la prochaine décennie, ce qui équivaut à une augmentation de 7,3 pour cent. Cette poussée est attribuée à la migration nette, les naissances et les décès s’équilibrant à peu près. L’ONS estime que la migration nette se stabilisera à 340 000 par an à partir de 2027, contre 315 000 selon les estimations précédentes.
Évolutions récentes
Les données récentes dressent le tableau d’une migration nette nettement plus élevée que prévu. L’ONS a révisé son estimation pour l’année se terminant en juin 2023 pour atteindre le chiffre record de 906 000, dépassant ainsi la population de nombreuses villes britanniques. Bien que la migration nette ait légèrement diminué pour atteindre 728 000 pour l’année se terminant en juin 2024, elle reste supérieure aux projections précédentes.
Starmer fait face à une pression croissante pour démontrer son engagement à contrôler l’immigration. L’inquiétude du public provient des craintes que les niveaux élevés d’immigration mettent à rude épreuve les services publics et les ressources en matière de logement. Les protestations liées à la migration se sont intensifiées au cours de l’été 2024, avec des violences d’extrême droite visant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile.
Réponse et critique des conservateurs
Le précédent gouvernement conservateur a mis en place des restrictions vers la fin de son mandat, limitant l’entrée dans le pays des personnes à charge des étudiants et des travailleurs du secteur des soins. L’actuel gouvernement travailliste, élu en juillet, s’est engagé à lutter contre les employeurs illégaux et les réseaux de traite d’êtres humains responsables de l’envoi de migrants de l’autre côté de la Manche.
Le porte-parole du parti conservateur pour les affaires intérieures, Chris Philp, a critiqué cette projection qu’il a qualifiée de « choquante et inacceptable », appelant à une action immédiate pour empêcher sa réalisation. Kemi Badenoch, chef de file des conservateurs, a reconnu les lacunes passées des politiques d’immigration, déclarant que son parti n’avait pas été assez strict lorsqu’il s’agissait d’autoriser les travailleurs à entrer dans le pays. Elle a plaidé en faveur d’un plafond juridiquement contraignant pour la délivrance annuelle de visas, nettement inférieur aux projections actuelles, afin de contrôler les niveaux de migration.
Implications économiques
Philp a souligné la nécessité pour le gouvernement de placer en priorité les Britanniques sans emploi et d’investir dans la technologie et l’automatisation afin de réduire la dépendance à l’égard de la main-d’œuvre immigrée peu qualifiée. Cependant, il est peu probable que cette stratégie permette d’atténuer la dépendance de la Grande-Bretagne à l’égard des travailleurs migrants dans les secteurs des soins de santé et des services sociaux, où un nombre important de visas a été délivré ces dernières années.
Les perspectives démographiques révisées peuvent offrir des avantages économiques à la chancelière Rachel Reeves en cette période d’incertitude quant à sa capacité à atteindre les objectifs budgétaires sans nouvelles augmentations d’impôts ou réductions des dépenses. Une migration nette plus élevée pourrait conduire à une économie plus importante et à une augmentation des recettes fiscales à moyen terme. L’Office for Budget Responsibility intégrera cet impact potentiel sur la taille de l’économie lorsqu’il publiera ses nouvelles prévisions en mars.
Dépenses du gouvernement
Tout en reconnaissant les préoccupations du public concernant l’immigration, l’ONS a souligné qu’une population vieillissante augmentera également de manière significative les dépenses du gouvernement, car le nombre de retraités devrait augmenter de 1,7 million d’ici la mi-2032. On estime qu’il y aura 17 000 décès de plus que de naissances au cours de la décennie menant à la mi-2032. Bien que les naissances devraient être plus nombreuses que les décès entre la mi-2024 et la mi-2028, l’ONS prévoit un renversement de cette tendance à partir de la mi-2029.
Projections démographiques à long terme
Malgré les projections actuelles de croissance démographique, l’ONS prévoit une diminution de plus de 200 000 personnes d’ici la mi-2047 par rapport aux prévisions antérieures, pour atteindre un total de 76,6 millions. Cette diminution est en partie attribuée à un taux de fécondité plus faible et à une espérance de vie légèrement réduite pour les hommes, qui devrait désormais atteindre 82 ans au lieu de 82,5. L’espérance de vie des femmes reste inchangée à 85,6 ans.
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