L’ancien État yougoslave semble se diriger vers une crise. Le Parlement de la République serbe, un État constitutif de la Bosnie-Herzégovine, a annoncé une nouvelle étape vers l’autonomie. Dans les six mois, il se retirera des institutions les plus importantes du pays : l’armée, l’administration fiscale et la Cour suprême. Ainsi, à terme, une séparation finale semble de plus en plus envisageable.
La résolution de continuer à fonctionner de manière autonome a reçu le soutien de 49 des 83 députés. Trois ont voté contre, les autres se sont abstenus ou ont boycotté le vote. Maintenant, le vote doit encore survivre au Sénat.
Une situation politique complexe
La force motrice de l’indépendance de la Republika Srpska est Milorad Dodik. Il est l’un des trois présidents de la Bosnie-Herzégovine. Dans ce système unique, les Serbes, les Bosniaques et les Croates du pays ont chacun un président, qui gouverne ensemble. La présidence (disons, le président suprême), est un rôle qui fait l’objet d’une rotation tous les huit mois.
Ce système a été ancré dans la politique bosniaque par les accords de Dayton en 1995. Celles-ci ont mis fin à la guerre de Bosnie qui a duré trois ans et visaient à faire vivre ensemble les groupes ethniques vivant en Bosnie.
Il a donc été décidé de créer deux fédérations : d’une part, la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, où vivent principalement des Croates et des Bosniaques, des musulmans bosniaques. D’autre part, la République serbe, à ne pas confondre avec le pays de la Serbie, est principalement habitée par des Serbes. Les deux fédérations ont leur propre administration, mais les questions les plus importantes sont décidées au niveau fédéral.

Sécession
Aujourd’hui, cependant, ce système semble être renversé par le désir de la République serbe de faire sécession. Le président Dodik est soutenu par le président de l’État, Željka Cvijanović. Toutefois, l’opposition soutient moins ce plan, car elle craint des représailles politiques de la part de la Bosnie et de l’Occident en cas de sécession de la République serbe.
Les autres groupes ethniques du pays, par l’intermédiaire de leurs présidents, ont déjà lancé un appel à l’aide à l’Union européenne et aux États-Unis. Ces derniers ont déjà imposé une interdiction de voyager et un gel des avoirs à Dodik et, avec les Allemands, menacent de nouvelles sanctions si la sécession serbe se développe davantage.
Cela reste à voir, car la résolution actuelle doit encore être approuvée par la chambre haute de l’État. Après cela, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine peut également exprimer son avis sur le plan.