Crise dans l’industrie sidérurgique allemande : Merz promet un soutien massif de l’État


Principaux renseignements

  • L’industrie sidérurgique allemande est confrontée à une crise due à la baisse de la demande, à la hausse des coûts de l’énergie, aux importations bon marché et au coût élevé de l’écologisation de la production d’acier.
  • Le chancelier Friedrich Merz plaide en faveur d’une intervention publique, notamment par le biais de droits de douane, afin de protéger le secteur et les nombreux emplois qu’il représente.
  • Le gouvernement prévoit de réduire les coûts énergétiques pour les producteurs d’acier et de donner la priorité à l’acier national dans les projets d’infrastructure, tout en insistant sur une plus grande flexibilité dans les critères de financement de l’UE pour les technologies plus vertes.

L’industrie sidérurgique allemande se trouve dans une situation critique et le chancelier Friedrich Merz a promis un soutien public important pour sauver le secteur. Il estime que cette industrie est vitale et qu’il est nécessaire de la protéger par des mesures telles que des droits de douane.

Le chancelier a participé à un « Sommet de l’acier » à la Chancellerie, réunissant des représentants de l’industrie, des syndicats et des gouvernements des États. Le sommet a mis en lumière les nombreux défis auxquels le secteur est confronté, notamment la baisse de la demande d’industries telles que l’automobile, l’augmentation des coûts de l’énergie, la concurrence des importations bon marché, en particulier de la Chine, et les dépenses élevées liées à la transition vers une production d’acier plus écologique.

Urgence de la situation

Les dirigeants industriels alertent sur la gravité de la crise. Ils craignent que les emplois perdus dans le secteur ne soient plus jamais récupérés. Le président de la Fédération allemande de l’acier a insisté sur la nécessité d’une action décisive, déclarant que l’industrie se trouve dans une « salle de choc ».

Merz a reconnu la crise existentielle à laquelle est confrontée l’industrie sidérurgique et a exprimé sa gratitude pour les plaidoyers passionnés des représentants des travailleurs sur les conséquences pour les entreprises et les employés. Selon Merz, l’industrie sidérurgique reste essentielle pour préserver la chaîne industrielle et la résilience économique de l’Allemagne et de l’Europe.

Propositions de l’UE en matière de protection

La Commission européenne a proposé des mesures visant à protéger les producteurs nationaux. Elles comprennent une réduction des quotas d’importation en franchise de droits et un doublement des droits de douane sur les excédents, qui passeront à 50 pour cent. Merz soutient ces propositions, arguant qu’une protection commerciale efficace contre l’acier subventionné par l’État, principalement en provenance de Chine, est cruciale. Il reconnaît que cette approche s’écarte des principes traditionnels d’un marché ouvert, mais souligne la nécessité de protéger les fabricants nationaux.

La mise en œuvre de droits de douane européens pourrait compliquer les négociations commerciales en cours avec les États-Unis. Les États-Unis imposent actuellement des droits de douane de 50 pour cent sur les importations d’acier et d’aluminium, une politique fortement critiquée par le gouvernement allemand. Klingbeil, le ministre des Finances, a plaidé en faveur d’une approche équilibrée qui maintienne un commerce fondé sur des règles tout en donnant la priorité à la protection des industries nationales.

Gérer les coûts liés au carbone

Au niveau de l’UE, les discussions se poursuivent sur la compensation des coûts de production plus élevés résultant de la tarification du carbone. En outre, l’Allemagne a pour objectif d’arrêter rapidement les importations d’acier en provenance de Russie à la lumière de la guerre en cours en Ukraine. Klingbeil s’est interrogé sur les implications éthiques de l’importation de produits sidérurgiques russes en période de conflit.

Le gouvernement Merz a déjà pris des mesures pour alléger les coûts du réseau électrique. Il prévoit d’introduire à partir de 2026, pendant trois ans, un prix de l’électricité subventionné par l’État pour l’usage industriel. Ils sont également en train d’étendre et de développer le système de « compensation du prix de l’électricité », qui décharge indirectement les entreprises des coûts liés au système européen d’échange de quotas d’émission.

Priorité à l’acier national

Le gouvernement souhaite également donner la priorité à l’acier national dans les futurs projets d’infrastructure, financés par un fonds spécial important. Klingbeil a souligné l’importance du « patriotisme européen » dans ce contexte.

Bien que le gouvernement allemand reconnaisse la nécessité de technologies plus vertes, telles que l’hydrogène issu de sources d’énergie renouvelables, dans le cadre de la transformation de l’industrie sidérurgique, il insiste sur une plus grande flexibilité dans les critères de financement européens. Il préconise notamment l’utilisation temporaire du gaz à la place de l’hydrogène en raison de son coût plus élevé et de sa disponibilité limitée. Klingbeil a déclaré que les entreprises doivent également apporter leur contribution. Elles doivent s’engager à préserver les emplois et les sites de production par le biais d’accords sur la sécurité de l’emploi et la localisation. (jv)

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