Crise chez Ecolo : les coprésidents Marie Lecocq et Samuel Cogolati ne veulent plus travailler ensemble

Le sommet du parti écologiste francophone tremble sur ses bases. Les coprésidents Marie Lecocq et Samuel Cogolati ont officiellement informé le Bureau politique qu’ils ne pouvaient plus continuer à diriger ensemble le parti. Bien qu’il n’y ait pas encore de démission officielle, la direction du parti reconnaît que la situation est intenable. La crise au sein du parti semble loin d’être terminée après la lourde défaite électorale de juin 2024.


Principaux renseignements

  • Les coprésidents Marie Lecocq et Samuel Cogolati d’Ecolo ont indiqué qu’ils ne voulaient plus travailler ensemble.
  • Il existe de nombreuses divergences de vues fondamentales entre les deux présidents, qui ne peuvent être surmontées.
  • Cette nouvelle crise au sein d’Ecolo survient après la défaite électorale de juin 2024, dont le parti est loin de se remettre.

Les nouvelles concernant Ecolo ne tombent pas du ciel. Les tensions internes au parti sont vives depuis des semaines. Plus tôt, le directeur politique et le directeur de la communication ont tous deux quitté le parti, signe que le cœur de la machine s’essoufflait. Dans les rangs, les critiques sont vives sur le manque de concertation et les choix opérés, dans un parti où la démocratie interne est pourtant très importante.

Des divergences de fond

Au départ, il semblait s’agir de simples divergences stratégiques, mais il est progressivement apparu que les coprésidents avaient deux points de vue totalement différents. La séparation entre Lecocq et Cogolati a été entérinée par le bureau du parti lundi.

Samuel Cogolati est de plus en plus révolutionnaire, tandis que Marie Lecocq est plus favorable à des réformes progressives. Une dynamique communautaire complexe est également à l’œuvre : la branche bruxelloise contre la branche wallonne. Même sur la question urgente de la participation au gouvernement à Bruxelles, les esprits se sont échauffés de manière irréconciliable.

Mauvais timing

Le moment choisi pour cette crise est désastreux. Les observateurs parlent d’une atmosphère de « suicide politique ». La lourde défaite de juin 2024 résonne encore et il n’y a pas de consensus sur ses causes. Le système de coprésidence, en place depuis 2007, est même remis en question. Au lieu d’apporter une valeur ajoutée, le travail en duo semble surtout renforcer les déséquilibres en matière de couverture médiatique et de pouvoirs.

Le parti promet que la transition sera rapide, mais il n’est pas certain qu’elle soit pacifique. Ecolo est à la croisée des chemins : les électeurs ont envoyé un signal clair et, sans ligne politique cohérente, le parti risque de sombrer dans l’insignifiance. Et ce, à un moment où les partis écologistes européens sont en perte de vitesse, après l’engouement pour les Verts il y a quelques années.

Suivez également Business AM sur Google Actualités

Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

Plus