Les nouveaux foyers de Covid-19 en Corée du Sud, en Italie et en Iran font craindre une pandémie mondiale.
En un seul week-end, l’Italie est passée de trois cas d’infection le vendredi à 152 le dimanche soir. Quatre d’entre elles ont été fatales. Le gouvernement italien a tiré la sonnette d’alarme et imposé des restrictions à la circulation dans le nord du pays. Une dizaine de zones ont été mises en quarantaine.
Par ailleurs, les deux derniers jours du Carnaval de Venise ont été annulés.
En Iran aussi, le nombre d’infections a augmenté rapidement ces derniers jours. Officiellement, 43 personnes ont été infectées, dont 8 ont déjà succombé à la maladie. Il s’agit du plus grand nombre de décès en dehors de la Chine. L’Arabie saoudite, le Koweït, l’Irak, la Turquie et l’Afghanistan ont immédiatement imposé des restrictions de voyage à la République islamique.
La Corée du Sud a également été gravement touchée par l’épidémie de Covid-19: 760 cas d’infection y ont été signalés jusqu’à présent. Le président Moon Jae-in a mis plusieurs villes sous cloche. Le gouvernement a demandé le plus haut degré de préparation, ce qui permettra de dégager des ressources supplémentaires pour lutter contre le virus. Plus de 100 cas peuvent être attribués à une église spécifique de Daegu, la quatrième plus grande ville du pays.
Contrôles aux frontières
Maintenant que l’épidémie s’est insinuée dans l’une des régions les plus densément peuplées d’Italie, l’Europe est mise à l’épreuve: le virus peut-il être contenu sans restrictions majeures à la libre circulation des biens et des personnes?
Le ministre autrichien de l’Intérieur organise ce lundi une réunion de crise pour décider d’éventuels contrôles aux frontières avec l’Italie. Le ministre français des transports, Jean-Baptiste Djebbari, a lui déclaré qu’il ne voyait pas la nécessité de fermer les frontières de transport entre la France et l’Italie, malgré la propagation du coronavirus.
La Chine a signalé 409 nouveaux cas sur le continent dimanche, et 648 samedi. Le nombre total d’infections dans le pays où le virus est apparu pour la première fois est ainsi passé à 77.150 cas. Le nombre de morts s’élève actuellement à 2.592.
La vague d’infections en dehors de la Chine a provoqué de fortes baisses à la fois sur les bourses asiatiques et à Wall Street. Les investisseurs se ruent vers les valeurs refuges comme l’or. Les prix du pétrole ont chuté et le Won, la monnaie sud-coréenne, a atteint son point le plus bas depuis le mois d’août.
Lors de la réunion du G20 à Riyad ce week-end, Kristalina Georgieva, la plus haute responsable du Fonds monétaire international (FMI), a averti que la propagation de l’épidémie ‘menace la reprise déjà fragile de l’économie mondiale’.
Montée de l’or
La plupart des bourses asiatiques ont enregistré de lourdes pertes lundi, surtout en Corée du Sud. Considéré comme un ‘refuge pour les investisseurs’, l’ascension de l’or se poursuit. Le prix de l’once d’or a atteint 1.679 dollars lundi, son plus haut niveau depuis février 2013, rapporte Belga. L’once a aussi atteint le prix record de 1.550 euros.
L’expansion de l’épidémie de coronavirus hors de la Chine engendre ainsi un nouvel afflux d’or, traditionnellement considéré comme un investissement sûr en période d’incertitude.