La Corée du Nord continue d’étendre son arsenal nucléaire. C’est ce qui ressort clairement d’une nouvelle étude de l’Université de Stanford aux États-Unis. Selon les chercheurs, la Corée du Nord disposait de 20 à 60 armes nucléaires au début des négociations. On soupçonne que le pays a depuis fabriqué suffisamment d’uranium et de plutonium pour ajouter 5 à 7 armes nucléaires supplémentaires.
Bien que les diplomates nord-coréens et américains aient entamé des pourparlers depuis des mois dans le but de dénucléariser la péninsule coréenne, la Corée du Nord continue à étendre son arsenal nucléaire, selon les chercheurs. Cela se produit dans des installations nucléaires camouflées, souvent cachées dans des zones montagneuses ou souterraines. Les analystes le déduisent des images satellites. Celles-ci montrent comment les Nord-Coréens ont étendu leur réseau. Il y aurait 16 autres bases secrètes de lancement de missiles sur lesquelles on ne dispose d’aucune information concrète.
Mais cette information ne devrait pas être une surprise totale. En janvier, Beyond Parallel, un projet parrainé par le think tank de défense Center for Strategic and International Studies (CSIS), a publié un rapport. Ce dernier signalait l’existence de 20 nouvelles bases de missiles secrètes en Corée du Nord.
« La Corée du Nord joue à un jeu avec Trump »
Victor Cha, l’un des auteurs du rapport, pense que les Nord-Coréens jouent à un jeu avec Trump:
« Même s’ils détruisent une partie de leur arsenal nucléaire, ils disposent toujours d’une capacité opérationnelle sans précédent. Rien n’indique que ces bases font partie des négociations sur la dénucléarisation. »
Cha est un Américain d’origine coréenne qui a travaillé sous George W. Bush et qui a longtemps été pressenti pour le poste d’ambassadeur des États-Unis en Corée du Sud. Il ne s’est jamais montré partisan de la stratégie de Trump dans la péninsule coréenne. Sa candidature à la fonction d’ambassadeur aurait été retirée après que Cha avait affirmé qu’il fallait éviter à tout prix une attaque contre la Corée du Nord au cours de ses entretiens avec Trump.
Corée du Nord : les relations avec les pays voisins se sont considérablement améliorées
Trump a interrompu plus tôt que prévu une deuxième rencontre au sommet avec Kim Jong-un la semaine dernière à Hanoi, la capitale vietnamienne. On s’attendait à ce que les deux pays y signent un accord visant à dénucléariser complètement la Corée du Nord. Mais rien n’en est sorti.
Cela fait 8 mois que les deux pays négocient sur un tel accord. Entre-temps, les relations de la Corée du Nord avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis, pays voisins, se sont améliorées. Pyongyang n’a pas non plus effectué de tests de missiles nucléaires depuis l’annonce des négociations. Mais pour le moment, les choses en resteront là.
Aucun progrès n’a été réalisé en matière de dénucléarisation
Trump a choisi de ne conclure aucun accord plutôt que d’en conclure un mauvais, ce qui lui évite les critiques chez lui. En mettant fin prématurément au sommet, il a également voulu signaler que sa patience n’était pas infinie. Malgré deux sommets entre les deux dirigeants – l’un à Singapour en juin 2018 et l’autre à Hanoi la semaine dernière – aucun progrès n’a été accompli en matière de désarmement nucléaire.
Les services de sécurité américains disent avoir des preuves que la Corée du Nord continue de construire de nouveaux missiles, en dépit de l’accord que Pyongyang a signé en juin dernier. Il y promettait « de travailler avec Trump à la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne ».
« Kim avait mis sa meilleure proposition sur la table »
Bien que les deux dirigeants aient promis de poursuivre leurs négociations, un accord de négociation semble de plus en plus difficile, car personne ne semble savoir exactement en quoi consiste l’arsenal nucléaire nord-coréen.
Le vice-ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord, Choe Son Hui, a déclaré aux journalistes toujours présents que Trump était parti de Hanoi pour annoncer que Kim avait mis sa meilleure proposition sur la table. Elle craint en outre qu’il ne perde bientôt son désir de poursuivre les pourparlers.