La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé lundi une interdiction temporaire des exportations de cobalt. Cette mesure, qui durera au moins quatre mois, vise à lutter contre la surproduction mondiale. La RDC est le plus grand producteur mondial de ce métal essentiel pour les voitures électriques et les téléphones portables.
Principaux renseignements
- L’interdiction d’exportation est entrée en vigueur le 22 février et pourra être révisée après trois mois.
- Les prix du cobalt ont fortement chuté en raison d’une augmentation massive de la production et d’une demande en baisse.
- Les entreprises chinoises comme CMOC, qui ont doublé leur production de cobalt en RDC, sont durement touchées.
La RDC prend des mesures drastiques pour stabiliser le marché du cobalt. Les prix du cobalt ont chuté en raison d’un surplus de production et d’une demande en déclin. L’interdiction d’exportation s’applique à tout le cobalt provenant du pays.
« Cette mesure vise à réguler l’offre sur le marché international, qui est confronté à une surproduction », a expliqué Patrick Luabeya à Reuters. Il est le président de l’ARECOMS, l’autorité de régulation congolaise des minéraux stratégiques.
Les producteurs chinois touchés
L’interdiction a un impact immédiat sur les entreprises chinoises. CMOC Group, le plus grand producteur de cobalt au monde, a doublé sa production l’année dernière pour atteindre environ 114 000 tonnes. Les actions de CMOC ont chuté de 1,3 % après l’annonce.
D’autres grands producteurs comme Glencore et Eurasian Resources Group n’ont pas encore réagi à la nouvelle. Cependant, les contrats à terme sur le cobalt à la Bourse de l’acier inoxydable de Wuxi en Chine ont immédiatement atteint leur plus haut niveau.
Régulation plus stricte
L’ARECOMS a également annoncé des règles plus strictes pour l’industrie du cobalt locale. Le mélange de cobalt artisanal et industriel sera interdit. L’autorité de régulation a publié un décret pour assurer le respect de ces règles.
« La situation exigeait une action immédiate. Des années d’exploitation minière illégale et d’exportation non contrôlée ont conduit à une surproduction », a déclaré Luabeya.
Conséquences pour le marché des batteries
La RDC détient environ deux tiers des réserves mondiales de cobalt. Ce métal est essentiel pour la production de batteries rechargeables pour les véhicules électriques et l’électronique grand public.
Cependant, l’émergence des batteries au lithium-fer-phosphate (LFP), notamment en Chine, a réduit la demande de cobalt. Selon les analystes, l’interdiction congolaise pourrait réduire le surplus prévu pour cette année.
Opportunités pour l’Indonésie
L’interdiction d’exportation pourrait profiter à l’Indonésie, le deuxième plus grand producteur de cobalt au monde. Le pays voit sa part de marché mondiale augmenter grâce aux investissements chinois.
Selon Xu Aidong, analyste chez Beijing Antaike Information, la politique congolaise pourrait réduire l’offre mondiale de cobalt d’environ 20 000 tonnes. « Cependant, le marché dispose de suffisamment de stocks pour combler ce manque », a-t-elle déclaré lors d’une conférence à Shanghai.
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