Principaux renseignements
- L’interdiction d’exporter du cobalt au Congo a fait grimper les prix, dans le but d’encourager la transformation locale.
- L’interdiction vise à stabiliser le marché et à éviter les fluctuations extrêmes des prix.
- Le Congo cherche à diversifier ses chaînes d’approvisionnement en cobalt par le biais de partenariats avec des pays comme les États-Unis.
La République démocratique du Congo, responsable d’environ 75 pour cent de la production mondiale de cobalt, vise stratégiquement à établir un prix du cobalt qui encourage la transformation locale. Cette mesure fait suite à une interdiction d’exportation de quatre mois imposée le 22 février et prolongée de trois mois en juin. Cela rapporte Bloomberg.
Interdiction d’exportation du Congo fait grimper les prix du cobalt
Le président de la Gecamines, Guy-Robert Lukama, a expliqué les raisons de l’interdiction d’exportation lors d’une discussion avec le Center for Strategic and International Studies, en déclarant que le prix précédent du cobalt n’était pas viable pour attirer des investissements dans les raffineries nationales. Les mines du Congo exportaient traditionnellement de l’hydroxyde de cobalt, un produit intermédiaire transformé en matériau de qualité batterie, principalement en Chine.
L’interdiction des exportations a entraîné un rebond significatif des prix du cobalt, renforçant ainsi la position de négociation du gouvernement congolais. L’interdiction initiale a été mise en œuvre après que les prix de référence ont chuté à des niveaux historiquement bas de moins de 10 dollars la livre. Cette chute des prix a fait suite à une augmentation de la production, notamment dans deux mines exploitées par le groupe chinois CMOC.
Équilibrer les prix et l’offre
Bien que l’interdiction d’exportation ait déclenché une flambée des prix, son impact a été modéré par des stocks importants estimés à 8 à 10 mois de demande. Le Congo vise à éviter une répétition des prix dépassant 40 dollars la livre, niveaux observés en 2018 et 2022. Lukama a souligné la responsabilité du pays dans la stabilisation du marché du cobalt après qu’une situation d’offre excédentaire ait conduit à l’accumulation de plus d’un an de stocks à l’extérieur du Congo.
Alors que les mineurs continuent d’exporter du cuivre, la flambée des prix les a incités à stocker du cobalt. Les importations chinoises de produits intermédiaires à base de cobalt ont chuté de plus de 60 pour cent en juin par rapport au mois précédent, marquant ainsi la première baisse substantielle d’un mois sur l’autre depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction d’exporter.
Partenariat stratégique entre le Congo et les États-Unis
Parallèlement, le Congo collabore avec les États-Unis pour établir un partenariat stratégique visant à attirer les investissements américains dans ses réserves de cuivre, de cobalt, de lithium et de tantale. Cette initiative vise à réduire la domination de la Chine sur les minerais essentiels et leurs chaînes d’approvisionnement.
Le Congo aspire à rendre le cobalt accessible à toutes les nations, réduisant ainsi la dépendance à l’égard d’un seul pays. Lukama a insisté sur cet objectif tout en discutant de l’examen par le gouvernement des options à long terme, y compris les limites potentielles d’exportation après la levée de l’interdiction. Ces mesures visent à équilibrer le marché, à soutenir les prix et à stimuler le raffinage local. Lukama s’est montré ouvert au pragmatisme pour déterminer la meilleure approche.
Les analystes avertissent que des contrôles trop stricts et une escalade des prix pourraient accélérer le passage des fabricants de batteries pour véhicules électriques, principaux consommateurs de cobalt, à des technologies alternatives qui n’utilisent pas ce métal. (jv)

