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La confiance dans la dette publique française ne revient pas immédiatement

La confiance dans la dette publique française ne revient pas immédiatement
Gabriel Attal à Matignon après avoir annoncé sa démission de son poste de Premier ministre français – Getty Images

Deux jours après les élections françaises, les investisseurs en obligations d’État françaises restent prudents. L’écart de taux avec l’Allemagne, un indicateur de méfiance, continue de fluctuer à un niveau relativement élevé.

Dans l’actualité : Va-t-on avoir un gouvernement de gauche, un cabinet de technocrates, un gouvernement minoritaire ou une sorte de gouvernement d’union nationale ?

  • Plusieurs scénarios sont envisagés après les résultats électoraux français avec trois grands blocs. Nouveau Front Populaire (gauche plus extrême gauche), le bloc du président Emmanuel Macron et le Rassemblement National d’extrême droite ne sont chacun pas assez forts pour obtenir une majorité au parlement.
  • Une impasse donc. Il se pourrait donc que Gabriel Attal, proche de Macron et Premier ministre démissionnaire, doive encore assurer la gestion des affaires courantes pendant un certain temps.

👉 « La voie à suivre est actuellement très floue », résume le think tank Oxford Economics. « Quelle que soit la solution de compromis finale, la politique française sera caractérisée par l’instabilité politique dans un avenir proche. »

Spread

La réaction du marché : L’écart de taux franco-allemand pour les obligations d’État à dix ans donne une indication de la méfiance à l’égard des finances publiques françaises. Plus le spread est grand, plus la méfiance est grande.

  • Il n’y a pas eu de panique ces deux derniers jours. Le seuil critique de 80 points de base n’a pas été dépassé.
  • La toute première réaction a même été une diminution de l’écart de taux, peut-être parce qu’il est devenu certain que le Rassemblement National (RN) ne dirigerait pas le gouvernement.
  • Mais ce n’est pas non plus une situation normale. Le spread oscille actuellement encore autour de 63 points de base, contre moins de 50 points avant la démarche du président Macron pour organiser des élections anticipées.
  • Beaucoup d’analystes pensent que cette prime de risque supplémentaire est là pour rester.
  • Les investisseurs en obligations d’État semblent prudents et attendent de voir comment la situation politique évoluera. Selon les experts en devises d’ING, on peut en dire autant des marchés des changes et de l’euro.
  • Ce qui provoquerait une réaction négative des marchés, c’est un gouvernement de gauche indifférent à la discipline budgétaire, affirment les experts d’ING.
  • En revanche, un cabinet dirigé par un Premier ministre technocratique est considéré comme le plus favorable aux marchés, car un Premier ministre « neutre » serait plus enclin à contrôler les dépenses. Mais ce n’est bien sûr qu’un des nombreux scénarios possibles.

👉 « Le spectre des options moins favorables aux marchés est large et complexe », écrit ING. « Pour l’instant, il est probable que les négociations se révèlent loin d’être faciles pour le président Emmanuel Macron, et les marchés pourraient devenir impatients. Une expansion du spread franco-allemand reste un risque tangible et nous voyons les possibilités de hausse de l’euro limitées à court terme. »

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