Confiance des entrepreneurs allemands toujours basse à cause des craintes sur l’endettement


Principaux renseignements

  • Les commandes des usines allemandes ont chuté pour le quatrième mois consécutif, signalant les défis de la reprise économique du pays.
  • La faiblesse de la demande étrangère est à l’origine de la baisse du mois d’août, contrastant avec la tendance positive des commandes nationales.
  • Le gouvernement allemand révisera ses prévisions de croissance à la hausse, anticipant une augmentation modeste du PIB cette année et l’année prochaine.

Les commandes des usines allemandes ont connu une baisse inattendue pour le quatrième mois consécutif en août, ce qui représente un nouveau défi pour les efforts du gouvernement allemand visant à revitaliser l’économie du pays. L’office des statistiques a fait état d’une baisse de 0,8 pour cent de la demande, seules les commandes plus importantes ayant permis d’atténuer une baisse plus substantielle. Ce résultat contredit les attentes des économistes, qui prévoyaient une hausse de 1,2 pour cent. Cela rapporte Bloomberg.

Défis de l’industrie exportatrice allemande

L’industrie allemande orientée vers l’exportation est aux prises avec un paysage mondial difficile. L’imposition de tarifs douaniers par le président américain Donald Trump et la présence croissante de la Chine en tant que concurrent sur les marchés internationaux ont créé des vents contraires importants. Un accord tarifaire conclu entre l’Union européenne et les États-Unis à la fin du mois de juillet a fixé à 15 pour cent les prélèvements pour la plupart des produits expédiés vers le pays.

Les politiques de Trump avaient précédemment conduit les entreprises à accélérer leurs activités, ce qui s’est traduit par des chiffres de croissance volatils au cours du premier semestre 2025. La baisse du mois d’août a été principalement attribuée à la faiblesse de la demande étrangère, tandis que les commandes intérieures ont affiché une tendance positive, selon le ministère de l’Économie.

Demande intérieure fait espérer une reprise industrielle

Le ministère a suggéré que la résurgence de la demande intérieure indique un possible retour à la normale du secteur industriel, tout en reconnaissant que la faiblesse persistante de la demande étrangère continue à freiner la croissance. Le ministère a notamment mis en évidence une augmentation des commandes intérieures de biens d’équipement, attribuant cette hausse à la demande croissante dans le secteur de la défense et les industries connexes.

L’économiste en chef de la Commerzbank, Joerg Kraemer, s’est fait l’écho du sentiment selon lequel la baisse du mois d’août pourrait marquer le point le plus bas. Il a attribué l’hésitation des entreprises allemandes à passer des commandes à la déception suscitée par l’absence de changements significatifs dans la politique économique. En outre, il a souligné le récent affaiblissement de la demande étrangère, peut-être influencée par l’augmentation substantielle des droits de douane américains.

Le gouvernement du chancelier Friedrich Merz a mis en œuvre de vastes programmes de dépenses visant à stimuler la croissance après deux années de contraction économique. Alors que les projections initiales ne prévoient qu’un rebond modeste, les économistes prévoient une accélération ultérieure lorsque les investissements publics commenceront à avoir un impact sur l’économie.

Prévisions de croissance révisées

Des sources familières avec le sujet ont indiqué que le gouvernement allemand révisera ses prévisions de croissance cette semaine, alignant les projections officielles sur celles des principaux instituts de recherche. Au lieu de prévoir une croissance nulle pour l’année en cours, le produit intérieur brut devrait désormais augmenter de 0,2 pour cent, suivi d’une expansion de 1,3 pour cent en 2026.

Toutefois, un groupe de conseillers a récemment averti que la reprise allemande ne serait pas durable si le gouvernement ne mettait pas en œuvre des réformes visant à renforcer le potentiel de croissance à long terme du pays. Le climat des affaires reste également morose, comme le montre l’indicateur de confiance en baisse du mois dernier, alimenté par les inquiétudes selon lesquelles la nouvelle dette est utilisée pour combler les déficits budgétaires plutôt que d’investir dans la croissance future. (fc)

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