L’Homme est probablement l’espèce dotée du plus grand arsenal de comportements faux, rusés et (auto)destructeurs. Le vol, le mensonge, la tromperie, l’automutilation, le meurtre… sont autant de comportements propres à l’homme. Comment expliquer qu’une espèce aussi intelligente soit à ce point destructrice ? La science nous donne une série d’explications à ce propos:
L’Homme est probablement l’espèce dotée du plus grand arsenal de comportements faux, rusés et (auto)destructeurs. Le vol, le mensonge, la tromperie, l’automutilation, le meurtre… sont autant de comportements propres à l’homme. Comment expliquer qu’une espèce aussi intelligente soit à ce point destructrice ? La science nous donne une série d’explications à ce propos:
1. Le commérage
Propager des rumeurs sur les autres et les juger sont des comportements qui sont liés à l’évolution selon les scientifiques. Les primatologues comparent le commérage chez les hommes à l’épouillage chez les singes. Tout comme les singes, nous adoptons ce comportement afin de consolider les relations. Le commérage vise à renforcer les liens dans le groupe et à augmenter l’estime de soi au détriment de la vérité à propos d’une autre personne. Jennifer Bosson, professeur de psychologie à l’Université de Floride du Sud voit les choses ainsi: “Lorsque deux personnes partagent une même aversion envers une troisième personne, propager des ragots à son propos va les rapprocher.”
2. Le jeu
Le jeu est non seulement bien ancré dans les gènes humains, il l’est aussi chez les singes. Une étude publiée l’année dernière dans la revue scientifique ‘Neuron’ a montré que le fait ‘d’être sur le point de gagner’ stimulerait un circuit dans notre cerveau qui nous motive à jouer davantage. “Notre cerveau interprète perdre de peu comme gagner”, explique Luke Clark de l’Université de Cambridge.
3. Le stress
Le stress est un tueur silencieux. Bon nombre de maladies cardio-vasculaires sont occasionnées ou aggravées par le stress et il augmente même le risque de développer un cancer. Il n’y a pas vraiment d’explication au fait que notre esprit et notre corps ressentent le stress, mais c’est vraisemblablement lié à une réponse évolutive de ‘fuite ou de lutte’ en réponse à des situations menaçantes.
Le problème est que dans notre société moderne, de nombreuses situations sont interprétées comme ‘menaçantes’ : des journées de travail interminables, des mails et des coups de fil qui nous poursuivent à la maison, l’équilibre précaire entre travail et vie de famille… Ce sont autant de facteurs qui peuvent mener au stress.
Les spécialistes de la santé recommandent de faire de l’exercice et de dormir suffisamment afin de lutter contre le stress.
4. La ‘décoration’ de nos corps
La chirurgie plastique, les tatouages, les piercings… sont très populaires de nos jours mais ils ont toujours existé au cours de l’histoire de l’humanité. De nombreuses interventions qui étaient effectuées dans les sociétés primitives étaient d’ailleurs beaucoup plus barbares que celles que nous connaissons aujourd’hui. Nombreuses d’entre elles sont liées au désir de répondre à un idéal de beauté. Et ce n’est pas forcément superficiel : des études ont montré que les personnes considérées comme ‘belles’ trouvent plus facilement un emploi qui leur plaît, reçoivent plus d’attention et sont de meilleurs vendeurs.
5. Le harcèlement
Le harcèlement est un véritable fléau des cours de récréation, certaines études montrent que près de la moitié des élèves subissent un jour du harcèlement. Une étude européenne menée en 2009 tente de donner une explication. L’étude nous montre que les enfants qui adoptent des comportements d’intimidation envers leurs camarades de classe, font souvent de même avec leurs frères et sœurs à la maison. Selon un des chercheurs ayant participé à cette étude, le harcèlement et l’intimidation trouveraient souvent leur origine dans le foyer familial.
Le harcèlement ne s’arrête malheureusement pas à l’enfance. Les études montrent que les adultes semblent également en être victimes sur leur lieu de travail. Selon les psychologues, nous faisons cela pour consolider statut et pouvoir. On observe également ce comportement chez les singes, c’est apparemment profondément ancré dans nos gènes.
Les experts conseillent aux victimes de harcèlement d’y réagir de manière rationnelle, précise et cohérente.
6. Les mauvaises habitudes
Pourquoi avons-nous tant de mal à abandonner de mauvaises habitudes comme fumer ou boire? Nous savons qu’elles sont nuisibles pour nous (et notre entourage), mais malgré cela, de nombreuses personnes ne parviennent pas à y renoncer.
Cindy Jardine de l’Université d’Alberta aux Etats-Unis a étudié ce type de comportements et mis en évidence de nombreuses raisons pour lesquelles les gens ont tant de mal à abandonner leurs mauvaises habitudes.
- Une tendance innée à ne pas vouloir se soumettre par exemple à une opinion dominante acclamant qu’un certain comportement est malsain.
- Le besoin d’acceptation sociale.
- L’incapacité à comprendre l’ampleur du risque.
- Une vision individualiste du monde et la faculté de rationalisation des mauvaises habitudes.
- Une prédisposition génétique à la dépendance.
7. La tromperie
De toutes les formes de comportements destructeurs, la tromperie est l’une des plus fascinantes. Même si presque tout le monde semble accorder de l’importance à l’honnêteté, un américain sur cinq trouve la fraude fiscale moralement acceptable. Selon le même sondage réalisé par le Pew Research Center, il semble aussi qu’une personne sur dix n’éprouve aucun problème à tromper son conjoint. Ce qui surprend est que ce sont ceux qui disent avoir les valeurs morales les plus élevées qui se livrent le plus facilement à la tromperie.
La tromperie dans les relations peut facilement être expliquée d’un point de vue évolutif. En particulier, les hommes ont dans leurs gènes le désir d’avoir le plus de relations sexuelles possibles avec différentes partenaires. Cela améliore notamment les chances que leur patrimoine génétique soit transmis et qu’il subsiste. Ce comportement est surtout retrouvé chez les hommes qui ont du pouvoir.
8. Le vol
Les gens qui volent ne le font pas toujours par nécessité. Des études indiquent qu’environ une personne sur dix a déjà volé quelque chose dans sa vie. Cela pourrait s’expliquer par le fait que notre cerveau nous transmet un sentiment de récompense lorsque nous volons. Lors d’une intéressante expérience menée en 2009, les chercheurs ont administré aux participants un médicament classiquement utilisé pour traiter les dépendances. Ce médicament inhibe les effets d’une substance à l’origine de la sensation de plaisir, libérée par notre cerveau lorsqu’on prend par exemple de la drogue. Il est apparu que lorsque cette substance était inhibée, les participants avaient automatiquement moins tendance à voler.
9. La violence
Il semble difficile d’imaginer une société humaine sans violence. Pourtant, il existe des preuves que certaines sociétés tribales étaient beaucoup moins violentes que notre société actuelle. Les scientifiques pensent que la violence fait partie intégrante de notre patrimoine génétique puisqu’elle nous aide à survivre.
“L’agressivité est présente chez tous les vertébrés, il en faut pour distribuer partenaires, territoire et nourriture”, selon Craig Kennedy de l’Université Vanderbilt dans le Tennessee. Il a mené une étude qui a démontré que lorsque nous réagissons à un événement violent, le système de récompense est activé dans notre cerveau.
10. Le mensonge
Bien que les animaux puissent faire preuve de ruse et de tromperie, seuls les hommes sont capables de proférer des mensonges consciemment. Ce n’est pourtant pas évident d’imaginer un mensonge et de savoir ensuite s’y tenir. Des études ont montré que mentir requiert jusqu’à 30 % de temps en plus que de dire simplement la vérité. Mais alors pourquoi mentons-nous quand même?
Bien que la science ne nous donne pas d’explication définitive, de nombreux chercheurs pensent que cela serait lié à l’estime de soi. Nous mentons afin de garder notre image intacte. Le psychologue Robert Feldman de l’Université de Massachusetts est également de cet avis: “Dès que les gens sentent que leur estime de soi est menacée, ils commencent immédiatement à raconter plus de mensonges.”