Comment nos parents et grands-parents ont réussi à traverser les crises énergétiques précédentes

La crise économique et énergétique que nous traversons n’est ni la première ni – pour l’instant du moins – la plus profonde. Nos parents et nos grands-parents en ont vu d’autres, quand la période de prospérité des Trente Glorieuses de l’après-guerre s’est achevée pour laisser la place aux grandes crises pétrolières.

1973 : guerre du Kippour entre Israël et une coalition de pays arabes menée par l’Égypte et la Syrie. En quelques semaines, le prix du baril de pétrole quadruple. Et en France comme ailleurs, les gouvernements réagissent en mettant au point des politiques de sobriété afin d’épargner les stocks stratégiques, nous remémore BFM Business. En France, l’Agence pour les économies d’énergie (AEE) est créée pour l’occasion, et met rapidement en place une série de mesures qui resteraient pertinentes de nos jours, mais qui sembleraient peut-être aussi ô combien drastiques.

  • Limitation de la vitesse automobile à 90km/h sur les routes et à 120 km/h sur autoroute.
  • Fin des émissions de télévision à 23h hormis le samedi soir et pendant les fêtes, afin d’économiser sur l’éclairage des particuliers.
  • Interdiction de la publicité lumineuse ainsi que de l’éclairage des monuments publics et des bureaux inoccupés de 22h à 7h.
  • Plafonnement du chauffage à 20 degrés dans les bureaux et dans les bâtiments publics.

L’arrivée du changement d’heure

Enfin en 1976, le président de la République Valéry Giscard d’Estaing impose le changement d’heure aux Français ; une mesure qui, encore, fait couler beaucoup d’encre pour déterminer si oui ou non elle permet d’économiser de l’énergie. La Belgique a d’ailleurs pris la décision d’y renoncer après une recommandation en ce sens de la Commission européenne, en 2019. Mais le royaume n’a toujours pas sauté le pas.

A l’époque suit aussi toute une série de compagnes de communication, à la télévision en particulier, afin de sensibiliser les citoyens à l’économie d’énergie en général, et de carburant en particulier. Des mesures qui prendront encore plus de sens avec le second grand choc pétrolier.

1979 : la révolution iranienne laisse place à une interminable guerre avec l’Irak, officiellement déclarée le 22 septembre 1980, et qui durera jusqu’en 1988. Le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre le milieu de l’année 1978 et 1981. Et là encore, en France, l’AEE met l’accent sur les économies de carburant, en particulier auprès des automobilistes. Déjà, on parle de la surconsommation de certains modèles de voitures, des engins vieillissants en particulier.

« L’effort doit être immédiat, collectif et massif »

Une époque qui rappelle furieusement la nôtre, et pour cause. TotalEnergies, EDF et Engie, les trois grands distributeurs énergétiques français, viennent de lancer un appel à la modération de la consommation, à destination tant des particuliers que des entreprises. « L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte » annonçaient les trois PDG dans une tribune commune diffusée dans le Journal du Dimanche.

Et en effet, si les pays d’Europe veulent assurer leurs stocks de gaz pour l’hiver prochain, il leur faut déjà commencer à économiser. De là à mettre en place des mesures proches de celles qu’ont traversées nos parents et nos grands-parents ? C’est de plus en plus probable.

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