La salle de bain estprobablement l’un des derniers bastions de la vie privée. Toutefois,des nouvelles toilettes high tech pourraient bientôt être capablesde suivre tous vos mouvements, rapporte le quotidien britannique TheTelegraph.
Des chercheurs de l’Agencespatiale européenne (ESA) et du MassachusettsInstitute of Technology (MIT) se sont associés à des spécialistesde l’assainissement pour créer « FitLoo », un dispositif quianalyse les excréments humains afin de détecter les signes précocesde maladie.
Fonctionnement
Les données recueilliespar les capteurs de la cuvette des toilettes pourraient êtretransmises au téléphone portable de l’utilisateur pour luipermettre de connaître l’évolution de sa santé ou mêmedirectement au médecin généraliste pour qu’il puisse surveillerson patient à distance.
« Les toilettes offrentaux personnes l’occasion unique de contrôler leur santé », aexpliqué Michael Lindenmayer, responsable de la santé numérique etde l’assainissement intelligent à la Toilet Board Coalition,organisation qui rassemble de nombreux fabricants de toilettes.
« Actuellement, lespersonnes ne consultent leur médecin que lorsqu’elles sont malades.Nous n’écoutons pas assez notre corps, mais les toilettes nousécoutent chaque fois que nous les utilisons. Une quantité énormesur notre santé est simplement déversée dans les égouts chaquefois que nous nous rendons aux toilettes. »
Tests
Ce projet repose sur unetechnologie de test automatisé d’échantillons déjà utiliséeactuellement par les astronautes pour surveiller leur santé lors deleur voyage dans l’espace. La Station spatiale internationale a parexemple testé un dispositif de surveillance de l’urine qui contrôleune petite quantité de liquide lorsque les astronautes urinent.
Les scientifiques ontégalement développé des tests capables de détecter lesmodifications du glucose dans l’urine ou la présence de signes quipeuvent être un avertissement précoce du cancer ou du diabète.
Par ailleurs, deschercheurs de l’Université de Stanford ont mis au point un simpletest de papier dont la couleur change et qui, à l’aide d’un appareilphoto pour smartphone, peut détecter les maladies et les signesd’une infection des voies urinaires.
« Actuellement, ils’agit davantage d’un mélange de technologies plutôt que d’un seulappareil. Mais l’objectif est de les rassembler dans une toiletteintelligente », a ajouté Lindenmayer.
« Vous n’avez pasbesoin de tout surveiller car vous pouvez obtenir beaucoupd’informations sur votre santé à partir de quelques donnéesclés. »
Via l’installation decapteurs dans les toilettes publiques, les responsables de la santéseraient en mesure de suivre et de prévoir la propagation demaladies au sein des communautés afin de déterminer rapidement s’ilexiste des risques d’épidémie.
« Nous avonsidentifié différentes possibilités d’utilisation des technologiesspatiales et des données pour l’assainissement », a expliquéDavide Coppola, responsable du projet Space for Sanitation chez ESABusiness Applications.
« L’une de cespossibilités consiste à mettre en place des systèmes d’informationpréventive sur la santé en combinant les données issues decapteurs intelligents pour toilettes et les données d’observation dela Terre par satellite. Si vous disposez 1.000 toilettesintelligentes qui surveillent certaines maladies dans une région,vous pouvez utiliser les données spatiales pour combler les lacuneset ainsi calculer la probabilité de propagation des maladies. »
Plusieurs facteursenvironnementaux influencent la manière dont une maladie se propageet peuvent être contrôlés depuis l’espace : la températureou la présence d’eau stagnante.
La start-up espagnoleS-There soutenue par le MIT travaillerait déjà à une solutionadaptable à de nombreuses toilettes existantes. Cette société adéveloppé une petite unité qui peut être placée sur le rebord dela cuve, endroit d’où elle peut contrôler l’urine.
Ce dispositif seraitcapable de rechercher des signes de diabète ou la présence deprotéines dans l’urine, symptômes de maladies plus graves.
Adrian Gomez, cofondateurde la société, a déclaré qu’il espérait que le dispositif soitapprouvé par les régulateurs médicaux et commercialisé d’ici2020.