Le parti communiste chinois a lancé un plan ambitieux pour introduire un système de crédit social étendu avec l’attribution d’une note afin de construire une culture de la « sincérité’ et une « société socialiste harmonieuse » dans laquelle il sera « glorieux de maintenir la confiance ». C’est ce que la Chine appelle « Internet plus », mais selon les critiques, il s’agit plutôt d’une police d’État du XXIe siècle.Les entreprises et les individus qui contreviendraient à cette culture de sincérité se verront imposer des sanctions. Le principe qui se trouve derrière ce projet est simple : « Dès que la confiance est ébranlée, des restrictions doivent être imposées partout ». Les fauteurs – individus ou entreprises – seraient privés de tout un éventail de bénéfices, et se verraient soumis à une surveillance quotidienne étendue et à des inspections inopinées.Selon le plan, les données fournies par les smartphones, les médias sociaux, les plates-formes d’e-commerce, collectées sur les 700 millions de Chinois qui ont accès à l’internet pourraient être exploitées. De même, les enregistrements des tribunaux, de la police, les banques, des impôts et des employeurs, seront utilisés.Les médecins, enseignants, gouvernements locaux, et entreprises pourrait aussi être notés par les citoyens pour leur professionnalisme et leur honnêteté.
Big Brother ?
L’ambition est de collecter chaque détail d’information disponible en ligne concernant les entreprises et les citoyens chinois pour les réunir en un seul endroit, puis d’affecter à chacun une note basée sur son crédit social, politique, commercial et légal. On ne sait pas encore comment ces notes seront calculées, ni comment les différentes qualités seront pondérées les unes par rapport aux autres. Mais l’idée, c’est de récompenser les bons comportements, et de punir les mauvais.Dans ce cadre, le parti communiste s’est arrogé le rôle de juge ultime.« La Chine évolue vers une société totalitaire, où le gouvernement contrôle et affecte la vie privée des individus », affirme l’écrivain et commentateur social Murong Xuecun dans le Washington Post. « C’est comme Big Brother, qui détient toute les informations qui vous concernent, et peut vous faire du tort de la manière qu’il le souhaite ».