Le FMI a relevé ses perspectives de croissance pour la Chine en 2023 et 2024. La demande intérieure repart aussi à la hausse. De quoi sauver la croissance mondiale ?
Le retour qu’on attendait plus : la Chine va-t-elle enfin rejouer son rôle de moteur de la croissance mondiale ?

Pourquoi est-ce important ?
La reprise post-covid n'a pas été ce qu'elle aurait dû être en Chine. Pourtant, avec un occident plombé par les taux d'intérêt, une large part de la croissance mondiale dépendra de la croissance chinoise dans les prochains mois.Les chiffres
Dans l’actu : quelques lueurs d’espoir en Chine.
- Le Fonds monétaire international a relevé mardi sa prévision de croissance du produit intérieur brut pour la Chine pour 2023, la faisant passer de 5% à 5,4%.
- Pour l’année prochaine, le FMI prévoit toujours un léger ralentissement, avec une croissance de 4,6%. C’est toutefois mieux que la dernière prévision qui tablait sur 4,2%, la faute au refroidissement de l’économie mondiale, en particulier de l’Occident, qui lutte toujours contre une forte inflation.
- Mais qu’on se le dise : la croissance à long terme de la Chine ne sera pas à la hauteur des précédentes décennies. Le FMI voit l’économie chinoise ralentir progressivement pour atteindre 3,5% d’ici 2028.
- Sur le front de la demande intérieure, les choses vont mieux. Beaucoup mieux même. Les importations ont augmenté de 3,0%, en octobre, contrecarrant les prévisions d’une contraction de 4,8% et s’écartant d’une baisse de 6,2% en septembre. C’est la fin d’une période de baisse des importations de 11 mois consécutifs.
- Sur le front des exportations, par contre, c’est la soupe à la grimace. Avec une contraction de 6,4% en octobre. C’est pire qu’en septembre (6,2%). Là encore, cela s’explique par un ralentissement de l’économie mondiale.
Le soutien du pouvoir central
Le contexte : la Chine se bouge enfin pour inciter positivement son économie.
- Le relèvement des prévisions de croissance du FMI est dû au récent plan chinois visant à émettre 1.000 milliards de yuans (137 milliards de dollars) d’obligations souveraines. Le pouvoir central a également autorisé les gouvernements locaux à anticiper une partie de leurs quotas d’obligations pour 2024, dans le but de soutenir l’économie.
- Ces mesures s’ajoutent au soutien de Pékin pour limiter la casse dans le secteur immobilier. Mais ce n’est pas encore suffisant, alerte Gita Gopinath, directrice générale adjointe du FMI. La Chine doit se débarrasser des promoteurs immobiliers non viables et renforcer dans le même temps les promoteurs les plus sains. Pékin doit aussi lever les obstacles qui empêchent un ajustement des prix des logements, soutient Gopinath.
Soutenir la croissance mondiale
L’essentiel : l’économie mondiale aura bien besoin de la Chine.
- Pour le moment, les États-Unis surnagent, avec une croissance bluffante de 4,9% au 3e trimestre. Mais une récession n’est pas écartée l’année prochaine.
- Le contraste ne pourrait être plus grand avec les économies européennes qui foncent vers la récession. Les Pays-Bas sont entrés en récession, le Royaume-Uni est en passe d’y entrer, l’Allemagne en est sortie, mais devrait rester sur la corde raide toute l’année 2023, et la France était en recul au 3e trimestre. La Belgique résiste, mais ne pèse pas grand-chose.
- Dans ce contexte, une relance de la demande chinoise pourrait être la bouée de sauvetage de la croissance mondiale. Si pas, l’inflation sera le dernier des soucis des économies occidentales.