La Chine est confrontée à des défis démographiques dans le cadre de la réforme de l’âge de départ à la retraite


Principaux renseignements

  • Le vieillissement de la population chinoise est une préoccupation urgente en raison de la politique de l’enfant unique.
  • La population en âge de travailler devrait diminuer de près de 40 pour cent d’ici 2050 si les tendances actuelles en matière de fécondité se maintiennent.
  • Le relèvement de l’âge de la retraite vise à remédier aux déficits croissants des pensions et à la diminution de la main-d’œuvre.

La Chine confrontée à des défis démographiques

La récente décision de la Chine de relever l’âge de la retraite vise à remédier aux déficits croissants des régimes de retraite et à la diminution de la main-d’œuvre. Bien qu’il s’agisse d’un pas vers l’atténuation de ces défis, les économistes et les démographes avertissent que d’autres réformes sont nécessaires de toute urgence en raison du ralentissement de l’économie.

Le vieillissement de la population est une préoccupation mondiale, mais la Chine est confrontée à des problèmes particulièrement aigus en raison de sa politique de l’enfant unique. Cette politique, en vigueur pendant trois décennies, a considérablement exacerbé les pressions démographiques. Les taux de natalité ont chuté, atteignant à peine 9 millions l’année dernière. Les Nations unies prévoient que la population chinoise en âge de travailler diminuera de près de 40 pour cent d’ici 2050 si les tendances actuelles en matière de fécondité se maintiennent.

Réformes des retraites et croissance économique

Les jeunes travailleurs comme les plus âgés se disent préoccupés par ces changements. Les décideurs politiques s’efforcent de trouver un équilibre entre la nécessité de réformer les retraites, le maintien de la stabilité publique et la lutte contre le chômage élevé des jeunes, compte tenu notamment des disparités entre les systèmes de retraite ruraux et urbains.
Les économistes soulignent qu’il est urgent de s’attaquer au problème des retraites. La croissance économique de la Chine s’est ralentie, passant d’environ 8 pour cent au début des années 2000 à environ 5 pour cent actuellement, les projections suggérant une baisse possible à 1 pour cent après 2035. Ce ralentissement de la croissance rend de plus en plus difficile le financement des déficits des retraites.

En réponse aux inquiétudes de l’opinion publique, les législateurs chinois ont rapidement mis en œuvre les modifications de l’âge de la retraite sans consultation publique en septembre. Ils ont révisé les âges de départ à la retraite initialement fixés dans les années 1950. L’espérance de vie en Chine a considérablement augmenté, atteignant 78 ans en 2021 et devant dépasser 80 ans en 2050.
Le premier ministre Li Qiang a qualifié la réforme de « mesure importante » visant à renforcer le système de sécurité sociale de la Chine et à améliorer les moyens de subsistance de la population. Cependant, le système de retraite de base de la Chine, géré par l’État, est confronté à des contraintes financières considérables. Environ un tiers des juridictions provinciales fonctionnent actuellement avec des déficits de pension.

Défis de la mise en œuvre

Les projections de l’Académie chinoise des sciences sociales estiment que le système de retraite pourrait être épuisé d’ici 2035 en l’absence de réformes.
Les pensions urbaines mensuelles varient considérablement, allant d’environ 3 000 yuans (425 $) dans les provinces les moins développées à environ 6 000 yuans dans les grandes villes comme Pékin et Shanghai. Les pensions rurales, introduites à l’échelle nationale en 2009, sont nettement inférieures. La population chinoise âgée de 60 ans et plus devrait augmenter d’au moins 40 pour cent pour atteindre plus de 400 millions de personnes d’ici 2035, soit l’équivalent des populations de la Grande-Bretagne et des États-Unis réunies.

Les travailleurs migrants, qui perçoivent généralement des pensions insuffisantes, continuent souvent à travailler plus longtemps que les employés du secteur public bénéficiant de pensions plus généreuses, qui sont moins incités à accepter des âges de départ à la retraite plus élevés. À partir de 2030, la durée minimale de cotisation requise pour bénéficier d’une pension passera de 15 à 20 ans. Les critiques soutiennent que l’allongement de cette période, en particulier si l’on tient compte de l’économie informelle actuelle, pourrait empêcher de nombreux cols bleus d’avoir droit à une pension de retraite.

Inquiétudes et recommandations

L’impact fiscal initial du relèvement de l’âge de la retraite devrait être minime en raison de la nature largement volontaire des changements. Toutefois, l’augmentation de la période de cotisation minimale pour obtenir une pension aura des effets plus substantiels.
Certains analystes s’inquiètent des risques sociaux associés à ces réformes, compte tenu des défis démographiques et des inégalités de revenus en Chine.

Le succès de la mise en œuvre dépend de la gestion des risques potentiels, notamment des compétences de la population âgée, des possibilités d’emploi disponibles et de leur capacité à s’adapter aux progrès technologiques.

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