Ces sympathiques robots ont signé l’arrêt de mort de l’ouvrier de la construction

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Dans le futur, des robots pourront se charger entre autres de l’exécution de tâches de base des ouvriers de la construction. C’est ce que disent des scientifiques de la Harvard University qui ont élaboré le nouveau robot Termes, prévu pour l’exécution de projets simples dans le domaine de la construction. Les robots pourraient prendre en charge dans l’avenir, sans la moindre supervision, des travaux de chantier élémentaires. Les créateurs de ces robots se sont inspirés pour réaliser leur projet du comportement des termites. Ils ont copié à ce propos le système de la stigmergie, un concept qui permet d’exécuter des tâches complexes sans devoir faire appel à un contrôle ou à une communication directe entre les exécutants.

« Les fourmis laissent, sur le chemin pour revenir d’une source d’approvisionnement au nid, une traînée de phéromones, d’éléments chimiques qui répandent une odeur spécifique », explique Radhika Nagpal, professeur des sciences informatiques à la Harvard University et responsable de cette recherche. « Ces odeurs forment un réseau de routes qui permettent à toute la colonie de retrouver la source de nourriture ». Les termites utilisent aussi les phéromones pour travailler en groupe et lors de ces opérations, un individu commence des travaux de construction en mélangeant de la boue à des phéromones. Vu que les traces chimiques peuvent attirer d’autres membres de la colonie, de plus en plus de boue sera déposée à l’endroit de la source d’alimentation jusqu’à former des structures ».

« De cette manière, un but commun peut être atteint sans que l’individu soit au courant des structures qui ont été érigées », indique encore le professeur Nagpal. « Sans un fil conducteur, ceci conduirait cependant à l’érection d’une grande montagne de boue. Le remplissage concret des structures est dirigé par des phéromones que répand la reine ». Les robots Termes imitent le comportement des termites. Les robots reçoivent une copie de la structure qui doit être construite, mais sont alors laissés à leur sort. Les robots exécutent les travaux de construction prévus par observation et réactions aux actions de leurs semblables. Des instructions de contrôleurs humains sont superflues.

Etant donné que les robots travaillent de manière indépendante, des équipes de quelques dizaines jusqu’à des milliers d’exemplaires pourraient mises en œuvre lors de travaux de construction, disent les scientifiques. « Le prototype est utilisé pour construire des tours, des châteaux ou des pyramides, mais pourrait servir à des opérations plus simples, comme le transport de sacs de sable pour protéger des inondations », affirme le professeur Nagpal. « Les robots pourraient aussi impliqués dans des travaux de construction sur d’autres planètes. Les prototypes ont la dimension d’un téléphone traditionnel, mais pourraient être livrés en versions plus petites ou plus grandes.

Il faut cependant souligner que pour des projets de construction plus complexes, il faudrait provisoirement encore faire appel à des ouvriers, quoiqu’il n’est pas impossible que dans l’avenir, les robots puissent être équipés de « systèmes-contrôles plus sophistiqués ».