Ce siècle pourrait être celui de la disparition des élevages d’animaux

D’ici 2050, plus de la moitié de laviande, des produits laitiers et des œufs dansles pays à revenu élevé pourraient venir de produits exempts de tissus animaux.

D’ici la fin del’année, vous pourriez commander au restaurant du poulet élevé àpartir de cellules de poulet créées dans un bioréacteur plutôtqu’issues d’un animal, rapporte Fact Company. Actuellement, il estdéjà possible d’acheter des hamburgers à base de végétaux bienplus réalistes que tout ce qui était disponible auparavant.

Comment remplacertotalement la viande provenant d’animaux ?

Dans son nouveaulivre, « The End of Animal Farming », Jacy Reese,directeur de la recherche et cofondateur du Sentience Institute, ungroupe de réflexion à but non lucratif, affirme que l’on pourraitaboutir à une production sans viande issue d’animaux d’ici la fin dece siècle.  

« Lespersonnes sont de plus en plus conscientes de l’empreinteenvironnementale énorme de la production de viande et des problèmesliés aux fermes industrielles. Actuellement, il est de plus en pluspratique de remplacer cela. En outre, nous pouvons compter sur latechnologie alimentaire et nous avons accès à l’infrastructurecommerciale », explique-t-il.

Viande propre

D’importantesentreprises du secteur de la viande telles que Cargill and Tyson ontdéjà investi dans des start-ups qui développent des solutions dansce sens. Par exemple, Memphis Meats a créé la première boulette deviande cultivée en laboratoire en 2016. Beyond Meat, une autrestart-up, commercialise un hamburger hyper réaliste à base deplantes.

Impossible Foodsconçoit un hamburger composé de plantes en utilisant l’hème, laprotéine qui fait en sorte que le sang soit rouge et qui donne sasaveur à la viande. La start-up a déjà récolté 387 millions dedollars. Just, entreprise de technologie alimentaire qui envisage delancer prochainement une « viande cultivée » ou « viandepropre » cultivée dans des bioréacteurs a recueilli 220millions de dollars. Impossible Foods souhaite aboutir à l’élimination de l’utilisation d’animaux dans la production alimentaire d’ici 2035.Richard Branson, le fondateur de Virgin, estime que toute la viandepourrait être « propre » ou produite à partir deplantes d’ici trois décennies.

Avancées

« Si un seulgouvernement décidait d’en faire l’un des problèmes technologiquesles plus importants tout comme on le fait pour l’énergierenouvelable ou l’énergie solaire, nous pourrions assister à desprogrès technologiques vraiment rapides », expliqueReese. Les taxes sur la viande, que certains gouvernements ontenvisagées, pourraient également accélérer l’adoption desolutions de remplacement.

Toutefois, il fauttenir compte de la logistique. Le secteur de laviande dépasse les mille milliards de dollars dans le monde. « Donc,si nous aboutissons à des changements moraux très rapides et sinous adoptons cette nouvelle technologie, il faudra encore desdécennies pour que cette dernière soit adoptée aux quatre coins dumonde. »

Néanmoins, d’ici2050, dans les pays à revenu élevé, plus de la viande, desproduits laitiers et des œufs pourraient être issus de productionsexemptes d’animaux, fait valoir le chercheur. Par ailleurs, d’ici lafin du siècle, cela pourrait concerner toutes les viandes du monde.

Acceptation sociale

Une des grandsproblèmes est l’acceptation sociale. Reese qui a grandi au Texas,près de ranchs d’élevages, évoque les arguments fallacieuxconcernant la nutrition (la viande n’est pas nécessaire à lasanté), le naturel (les animaux élevés dans des fermesindustrielles ne sont pas naturels) ou encore l’idée qu’il estpossible d’élever humainement des animaux pour la consommation deviande. Selon Reese, la pression sociale peut aider le public àchanger de mentalité, soit par le biais de campagnes vantant lespersonnalités végétaliennes ou montrant que les sociétés peuventse passer de la simple consommation de viande issue de l’élevage.

« Toutes lesformes d’élevages d’animaux paraîtront anachroniques et barbares en2100 », explique Reese dans son livre. Il s’agit d’un objectifà long terme, selon le chercheur. « Beaucoup de mouvementsfaiblissent parce qu’ils sont trop concentrés sur ce que nouspouvons accomplir demain et non sur la manière dont nousconstruisons un mouvement. La vraie question est comment créons-nousun élan social et législatif pour des objectifs à long terme. »

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