Le Canada va considérablement augmenter les tarifs d’importation sur les voitures électriques produites en Chine. Le pays nord-américain suit ainsi l’exemple des États-Unis et de l’Union européenne (UE).
Dans l’actualité : Le Canada applique déjà une taxe à l’importation de 6,1 % sur les voitures produites en Chine et exportées vers le pays. Ce tarif passera à 100 % à partir du 1er octobre, rapporte le site d’information américain CNBC.
- À l’instar de l’UE et des États-Unis, le Canada estime que les constructeurs automobiles chinois bénéficient d’un avantage concurrentiel injuste grâce à des subventions gouvernementales. « Les tarifs s’appliquent à toutes les voitures électriques expédiées depuis la Chine, y compris celles de Tesla », a déclaré un fonctionnaire du gouvernement canadien.
- Les États-Unis imposent également un tarif d’importation de 100 % sur les voitures électriques fabriquées dans le pays asiatique.
- L’UE applique des tarifs différents. Les entreprises qui participent à une enquête dans laquelle l’UE examine les subventions chinoises bénéficient d’un tarif réduit par rapport aux constructeurs automobiles qui refusent de coopérer. La Commission européenne a introduit des taxes d’importation provisoires au début des vacances d’été, applicables pour quatre mois. Un projet de tarifs définitifs est désormais sur la table. Pour les marques qui coopèrent avec l’enquête européenne, le droit additionnel est de 21 %. Pour celles qui refusent, ce taux peut atteindre 37,6 %, comme c’est le cas pour SAIC, par exemple.
- « Ce qui est important ici, c’est que nous agissons en coordination et en parallèle avec d’autres économies dans le monde », a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
- Le Canada imposera également une taxe de 25 % sur l’acier et l’aluminium en provenance de Chine à partir du 15 octobre. Selon la Canadian Steel Producers Association, la Chine est le troisième plus grand exportateur d’acier au Canada.
- « Les nouvelles mesures visent à créer des conditions de concurrence équitables. Les tarifs d’importation supplémentaires doivent aider nos producteurs de voitures électriques, d’acier et d’aluminium à être compétitifs tant au niveau national qu’international », a-t-on déclaré.
- Le Canada évaluera les nouvelles taxes à l’importation après un an. Le pays pourra alors décider de prolonger ou de renforcer les mesures fiscales.
La Chine s’oppose aux droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques
Réaction : Comme prévu, la Chine n’a pas accueilli favorablement ces nouvelles taxes.
- Un porte-parole de l’ambassade de Chine au Canada a déclaré dans un communiqué que la Chine s’oppose fermement à ces taxes à l’importation. « De telles mesures sont contraires aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) », a-t-il déclaré. « De plus, elles auront des conséquences désastreuses sur la relation commerciale entre nos deux pays. » Il a ajouté que la Chine prendra les mesures nécessaires pour protéger ses entreprises.
- Pékin a déjà réagi plus tôt ce mois-ci aux taxes d’importation européennes sur les voitures électriques chinoises. Le gouvernement chinois enquête actuellement pour savoir si l’Europe se livre à une concurrence déloyale dans le secteur laitier.
- Si cette enquête révèle que l’UE accorde effectivement un avantage concurrentiel à ses propres producteurs laitiers grâce à des subventions, la Chine pourrait imposer des droits de douane supplémentaires. L’Europe ne voit pas cela d’un bon œil et appelle à la reprise du dialogue et à la coopération sur les questions commerciales.
- « Je tiens à souligner que le développement rapide de l’industrie chinoise des véhicules électriques est le résultat d’une innovation technologique continue, d’une chaîne industrielle et d’approvisionnement bien développée et d’une concurrence saine sur le marché, » a poursuivi le porte-parole, ajoutant que l’industrie chinoise des véhicules électriques ne dépend pas des subventions gouvernementales.