Lors des restructurations d’entreprises, les cadres des niveaux les plus élevés sont plus durement touchés par les réductions d’effectifs que par le passé. Comme ces licenciements sont plus limités en taille, le monde extérieur accorde moins attention à ce phénomène qu’aux licenciements collectifs. C’est ce que les chasseurs de tête et des représentants syndicaux ont expliqué au journal de Tijd. Cependant, les experts expliquent que pour les personnes concernées, les conséquences peuvent être très lourdes. En effet, elles sont non seulement menacées sur le plan financier, mais elles subissent aussi une perte de statut qui peut s’accompagner d’une crise psychologique plus ou moins grave.Au cours de la période passée, le secteur bancaire, notamment, a considérablement réduit ses effectifs en cadres supérieurs. Selon des chasseurs de tête, cela s’est fait très graduellement. Ainsi, ces opérations sont demeurées très discrètes.La réduction des effectifs des plus hauts responsables a aussi parfois été la conséquence des fusions et acquisitions qui ont été enregistrées ces dernières années dans le monde financier. D’ailleurs, ce phénomène n’a pas eu lieu que dans le monde bancaire. Les multinationales ont aussi parfois décidé de simplifier leurs structures.Elles peuvent par exemple décider de combiner plusieurs départements régionaux en une seule division nationale. De ce fait, un certain nombre de postes de commandement deviennent redondants, et peuvent être supprimés.
La loyauté ne joue aucun rôle
« Dans les secteurs où le retour sur investissement est sous pression, les entreprises tentent de maintenir les coûts sous contrôle », expliquent les chasseurs de tête. On peut alors faire appel au licenciement de cadres supérieurs ou à la réduction de leurs indemnités.Ils ont également évoqué ce que l’on appelle des « assassinats de managers ». Ce sont surtout les cadres les plus âgés qui peuvent devenir une cible, parce que leur salaire élevé pèse lourdement sur les coûts de main-d’œuvre de l’entreprise. Lorsque ces cadres plus âgés entrent en réinsertion professionnelle, ils réalisent souvent que leurs anciennes revendications salariales sont devenues irréalisables.Les syndicats soulignent que les entreprises ont parfois recours à une certaine brutalité pour pousser les cadres supérieurs vers la sortie. On s’arrange pour leur faire part d’une rétrogradation ou d’une perte de prérogatives. Les tâches qui étaient placées sous la responsabilité de ces cadres sont souvent sous-traitées à des parties externes.Toutes ces mesures visent à démotiver les responsables et à les inciter à quitter l’entreprise plus rapidement. Bien souvent, il ne leur est pas facile d’obtenir des indemnités de départ correctes. Un départ en bons termes s’avère souvent possible dans ce contexte. Mais ces pratiques peuvent avoir des conséquences graves pour les personnes concernées, indiquent les syndicats.« Les cadres sont souvent extrêmement engagés au détriment de leur vie privée » invoquent-ils. Selon certains syndicats, certaines victimes développent des tendances suicidaires. Elles sont gravement affectées par le manque d’appréciation que l’on manifeste à leur égard, et incrédules que tant d’années de loyauté ne semblent jouer aucun rôle.