Ça y est ! Votre visage est votre carte d’embarquement

Là où certains voient un aéroport, d’autres ne voient qu’une énorme file d’attente, rythmée par des étapes invariables : check-in, enregistrement des bagages, contrôle de sécurité, passage par le duty free et enfin, la porte d’embarquement… Toutefois, cela pourrait changer avec l’introduction de la reconnaissance faciale. 

En effet, les aéroports et les compagnies aériennes s’intéressent de très près aux données biométriques et aux moyens de les utiliser à leur avantage, par exemple pour identifier et filtrer les voyageurs à distance.

La technologie de reconnaissance faciale à l’œuvre dans l’aéroport d’Atlanta Hartsfield-Jackson

En fait, de tels systèmes sont déjà à l’essai. La compagnie aérienne Delta a récemment dévoilé le premier terminal biométrique aux Etats-Unis, situé au sein de l’aéroport international le plus fréquenté au monde, l’aéroport d’Atlanta Hartsfield-Jackson.

Dans ce terminal, les voyageurs de vols internationaux saisissent leurs informations personnelles par téléphone lors du check-in. Puis, ils déposent leurs bagages, passent le contrôle de sécurité sans avoir besoin de ressortir leur passeport ou leur carte d’embarquement, marquant simplement un temps d’arrêt pour montrer leur visage aux caméras. Lors de l’embarquement, l’ordinateur reconnaît les passagers en deux secondes seulement, ce qui permet d’économiser de précieuses minutes. Le système fonctionne si bien que Delta l’a étendu aux aéroports de New York et Detroit.

Bientôt 77 % des aéroports et 71 % des compagnies aériennes

Delta est loin d’être la seule compagnie à s’intéresser à ces technologies. Ces trois prochaines années, 77% des aéroports et 71% des compagnies aériennes prévoient de lancer des systèmes de vérification biométrique selon SITA, une firme qui fournit des services informatiques et communication pour le transport aérien.

Mais comment les compagnies aériennes s’y prennent-elles pour identifier les voyageurs ? La réponse est que le gouvernement américain possède déjà des photos des passagers : elles se trouvent dans la base de données du Service des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis, qui possède des données biométriques (photographie des visages, empreintes digitales et autres) recueillies lors de demandes de passeports ou visas, ou lors du passage à la frontière pour entrer dans le pays. Ces données sont partagées avec les compagnies aériennes pour vérifier l’identité des voyageurs.

Gareth Joyce, responsable du service clientèle pour Delta, assure que les photographies des voyageurs ne sont pas conservées. Lors du contrôle d’identité, le programme compare une photographie encodée avec les visages de la base de données du Service des douanes et de la protection des frontières et reçoit confirmation ou non de l’identité.

Une dépendance accrue aux systèmes informatiques qui peut être préjudiciable

Cependant, l’introduction de ces nouveaux instruments va encore accroître notre dépendance aux systèmes informatiques. Cela peut poser des problèmes, comme en 2016 quand des centaines de vols Delta ont été retardés ou annulés après une panne informatique de plusieurs heures. 

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