Des bulles se forment partout, personne n’en parle … Il y a une raison à cela.
Beyond Meat est une société américaine qui commercialise des hamburgers végétaliens. En d’autres termes, des hamburgers sans viande. Un mois après son introduction en bourse, l’action Beyond Meat cote avec un bénéfice de 600 %. Mardi, elle a encaissé un recul de 25 % après que la banque d’investissement JP Morgan a déclaré qu’elle jugeait la valorisation de l’action trop élevée.
Beyond Meat fabrique des produits riches en protéines et à base de plantes qui doivent s’approcher du goût de la viande. La société vend ses Beyond Burgers aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Italie et aux Pays-Bas (Albert Heijn).
Mais voilà : Beyond Meat a réalisé un chiffre d’affaires de 88 millions de dollars en 2018 et enregistré une perte de 30 millions de dollars. Le 2 mai, la société est entrée en bourse à un prix de lancement de 25 dollars. Le même jour, la part a terminé à 65,75 dollars. Un mois plus tard ? 186,43 $ ou un profit de 732 %. Jusqu’à ce que JP Morgan mette fin à cette fête mardi avec une recommandation de prix négative. Pourtant, aujourd’hui, la société se voit attribuer une valeur de plus de… 10 milliards de dollars, soit 100 fois le chiffre d’affaires.
Ainsi, les bulles sont omniprésentes et des exemples tels que Beyond Meat, on en trouve des centaines, voire des milliers, explique le spécialiste français de l’investissement, Marc Fiorentino (MonFinancier.com), dans son tour d’horizon quotidien de l’économie.
Des bulles partout …
“Personne n’ose employer le mot. De peur de briser la belle euphorie qui règne sur tous les actifs, ou presque, dans le monde. Et pourtant… La politique de déversement d’argent gratuit des banques centrales provoque l’éclosion d’un nombre effarant de bulles. Mais personne ne veut gâcher la fête. Il est encore plus difficile de prédire quand ces bulles vont éclater. «
Pourtant des bulles se forment partout. Non seulement sur les marchés boursiers (l’action Crowdstrike a augmenté de 71 % mercredi lors de l’introduction en bourse), mais également sur les marchés des taux d’intérêt, les marchés obligataires et l’immobilier (à Anvers, certains appartements sont maintenant vendus 15 % au-dessus du prix demandé). Cela ne devrait pas nous surprendre. Tant que l’on pourra emprunter de l’argent à des taux d’intérêt nuls ou négatifs, les marchés boursiers seront inondés d’argent, ce qui pousse les prix à des niveaux records. Et pendant ce temps, l’inflation normale n’augmente pas, ce que le président américain a annoncé mardi comme étant une excellente nouvelle.
Good day in the Stock Market. People have no idea the tremendous potential our Country has for GROWTH – and many other things!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 11, 2019
The United States has VERY LOW INFLATION, a beautiful thing!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 11, 2019
Les économistes voient les choses sous un angle légèrement différent. L’inflation (hausse des prix) pousse les consommateurs à dépenser plus d’argent aujourd’hui parce qu’ils craignent que les mêmes produits seront plus chers demain. C’est bon pour la croissance économique. De nombreuses personnes commencent à s’interroger sur la façon dont l’inflation est mesurée. Il y a de l’inflation là où l’argent circule. Les Bourses et l’immobilier, par exemple …
"I certainly think the Fed has to rethink the way that it measures inflation. We have stocks within a fraction of their all time highs. And yet the Fed's inflation metrics still refuse to take into account asset price inflation" —https://t.co/S8PSkLoqCr
— Danielle DiMartino Booth (@DiMartinoBooth) June 11, 2019
Personne, comme Greenspan, ne veut se tromper pendant trois ans
Mais exposer des bulles ne rend personne populaire. On trouve toujours quelqu’un qui peut justifier des évaluations insensées.
Il est également risqué d’indiquer à quel moment une bulle va éclater. Surtout dans un environnement où les banques centrales disent qu’elles feront » tout ce qu’il faut » pour éviter une contraction de l’économie. C’est pourquoi il vaut mieux ne pas parler de bulles.
Déjà en décembre 1996, le président de la FED, Alan Greenspan, avait mis en garde contre les évaluations exubérantes du Nasdaq. Il aura fallu plus de 3 ans avant que la bulle Internet n’éclate inévitablement. « Avoir raison trop tôt, c’est avoir tort. Et personne n’a envie d’avoir tort pendant trois ans, voire plus longtemps…« , conclut Fiorentino.